Le 28e Sommet ordinaire de l’Union Africaine tenue les 30 et 31 janvier dernier a vu le renouvellement des membres de la Commission de ladite Union. C’est ainsi que l’ancienne équipe dirigée par Son Excellence, le Docteur Nkosazana Dlamini Zuma a passé le témoin, le mardi 14 mars 2017, à celle de Son Excellence, Monsieur Moussa Faki Mahamat. Cette cérémonie, qui a eu lieu au siège de l’Union à Addis Abéba, a été l’occasion pour Mme Aisha Larabah Abdulahi de passer les charges de Commissaire aux Affaires politiques à Mme Minata Samate Cessouma.
« L’Afrique de ce siècle doit être une Afrique responsable, capable de se prendre en charge au nom de ses valeurs partagées. Aussi, est-il indispensable que des mesures soient prises pour accélérer le processus de ratification et d’appropriation par les Etats membres, de la Charte africaine de la Démocratie, des Elections et de la Gouvernance. De même, des efforts devront être fournis pour accroitre la capacité organisationnelle des institutions nationales chargées d’administrer les consultations électorales. Il s’agira de créer un climat propice permettant à tous les acteurs politiques de participer pleinement aux processus électoraux et d’accepter en toute confiance les résultats issus des urnes. J’y contribuerai fortement si je suis élue... ». Ce sont là, les propos d’avant élection de la candidate Minata Samaté et désormais Commissaire aux Affaires politiques de la Commission de l’Union Africaine. En effet, depuis ce mardi 14 mars, elle a pris les charges dudit Département de la Commission, en présence de Chefs d’Etat et de Gouvernement, dont le Président en exercice de l’Union Africaine, Son Excellence Monsieur, Alpha Condé, Président de la République de Guinée. Instant d’au-revoir pour certains, et de bienvenue pour d’autres, cette cérémonie de passation de services a été marquée par une série d’animation faite par la chorale de l’Union Africaine, mais aussi de discours riches en enseignements. On retiendra du Dr Nkosazana Dlamini Zuma, que son équipe durant les quatre années et demie, a servi l’Union avec humilité, courage et détermination. Faisant sienne à son arrivée à la tête de l’Institution, cette assertion de Kwame N’Kruhma, « la tâche qui nous attend est noble mais la responsabilité est grande », elle dit avoir eu la foi et la confiance en eux-mêmes (elle et son équipe), ainsi que le courage « d’envisager l’Afrique que nous voulons » à travers la mise en place de l’Agenda 2063 qui décline les nobles ambitions du continent. Pour la Présidente sortante, son équipe à poser les jalons d’une Afrique unie et prospère, il appartient à la nouvelle de travailler à consolider ces acquis et de faire d’eux le socle du développement de l’Afrique. Le temps est venu pour elle de partir, mais relève-t-elle en citant le Président Nelson Mandela : «lorsque vous atteignez le sommet d’une colline, vous vous rendez compte qu’il y a d’autres montagnes… ». C’est pourquoi, tout en souhaitant plein succès à la nouvelle équipe, elle a lancé un appel à la solidarité africaine, en particulier à l’endroit des populations de la Somalie et du Soudan du Sud. Mme Zuma a également encouragé le renforcement de la coopération entre les Nations-Unies et l’Union Africaine.
Il s’agit-là d’énormes défis dont SEM Moussa Faki Mahamat, Président entrant de la Commission de l’Union Africaine dit mesurer toute l’importance. Il promet relever la persistance de la pauvreté, de la famine et du taux de la croissance économique peu enviable qui laisse une image hideuse du continent. Pour lui, la décision des pays africains à assurer eux-mêmes le financement de l’Union est encourageante car se réjouit-il, c’est en prenant elle-même son destin en main que l’Afrique pourrait se faire une place dans le concert des Nations. Aussi, estime-t-il que l’Agenda 2063, est une feuille de route suffisamment claire permettant d’atteindre cet objectif.
Le Président de la Commission de l’Union africaine veut aussi donner une place de choix aux jeunes et à l’autre moitié du ciel afin de faire de la jeunesse le moteur du développement socioéconomique du continent et des femmes le porteur de l’avenir.
Pour ce faire, il entend travailler avec son équipe à reformer les structures de l’Union, à simplifier et améliorer les procédures administratives qui entravent la mise en œuvre des délibérés des différentes sessions. Il ambitionne de faire taire les armes d’ici à 2020 et rendre plus opérationnelle la libre circulation des personnes de sorte que des Africains cessent d’être des étrangers sur leur continent. SEM Moussa Faki Mahamat entend renforcer les capacités de négociations en vue d’une meilleure prise en compte des points de vue des Africains par le Conseil de Sécurité des Nations-Unies.
Ainsi, il dit s’engager à faire fructifier le leadership panafricain, à promouvoir l’excellence, les bonnes pratiques, le partenariat innovant, dynamique et fructueux. Aux membres de son équipe, il leur demande d’être exemplaires, d’avoir le sentiment du travail bien fait, car la paresse, le laxisme, la désinvolture n’auront point de place au sein de l’Union. C’est à ce prix pense-t-il que l’on pourrait réaliser la tolérance sur les préjugés qui sapent l’image de l’Afrique.
Une invite qui a reçu un écho favorable du Président en exercice de l’Union, SEM Alpha Condé qui a donné ceci comme conseil : « Nous devons travailler à la promotion d’une croissance économique durable, à accorder une priorité à la diplomatie préventive, à la promotion des droits humains, à la résolution des problèmes africains par les Africains, et en associant la diaspora africaine au rayonnement de l’image de notre continent ».
Service Presse Ambassade, Mission Permanente
du Burkina Faso à Addis Abéba
(République Fédérale Démocratique d’Ethiopie)