Ouagadougou- Le ministère burkinabè de la Sécurité a remis vendredi à Ouagadougou 150 motos tout terrain aux forces de sécurité pour leur permettre de mieux lutter contre les attaques récurrentes de jihadistes, a constaté un journaliste de l’AFP.
D’une valeur totale d’environ 350.000 euros, ces motos, remises lors d’une cérémonie au camp de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS), à l’est de Ouagadougou, sont destinées aux contingents d’une vingtaine de localités du nord du pays, frontalier du Mali, a indiqué le ministre de la Sécurité Simon Compaoré.
Parmi ces localités figurent Baraboulé et Tongomayel dont les commissariats ont été attaqués fin février par des jihadistes, qui ont emporté un total de quatre motos et en ont brûlé 18.
Un lot de cinquante autres motos, destinées aux postes frontaliers, sera remis par ailleurs à la gendarmerie lundi, selon le ministère.
"Il ne s’agit pas d’acheter des motos pour alimenter les brigands et les terroristes. Ces motos ne doivent pas tomber entre les mains de l’ennemi", a prévenu le ministre Compaoré, qui a assuré avoir ordonné la "reconstruction" immédiate des commissariats "saccagés" par les djihadistes.
Il a demandé aux policiers de "rendre coup pour coup" lors de ces attaque.
"Il n’est pas question de céder la moindre parcelle de notre territoire à des gens pour qu’ils dictent leur loi", a-t-il insisté.
"Ce matériel roulant va renforcer les capacités des forces de défense et de sécurité, pallier un manque mais aussi permettre d’accéder plus facilement là où les pick-up ne pouvaient le permettre" dans cette zone sahélienne, a confié un commissaire de police.
Le Burkina Faso, pays pauvre d’Afrique de l’Ouest est entré depuis avril 2015 dans un cycle d’enlèvements et d’attaques islamistes, surtout dans le nord frontalier du Mali et du Niger.
Entre octobre et décembre dernier, 15 soldats ont été tués lors d’assauts de détachements ou de postes militaires, et les habitants des zones frontalières du Mali vivent dans la psychose des attaques qui ont déjà causé la mort de plusieurs civils.
En décembre, le pays a été traumatisé par un raid jihadiste contre un détachement militaire à Nassoumbou qui a fait 12 morts, le plus meurtrier jamais perpétré contre l’armée au Burkina.
Les forces de sécurité du pays semblent pour le moment incapables d’enrayer ces attaques, note une source militaire sous couvert d’anonymat.
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