Le 2e congrès du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) s’est achevé, le dimanche 12 mars 2017 à Ouagadougou, avec le renouvellement des instances du parti et la prise d’engagements pour accompagner la mise en œuvre du Plan national de développement économique et social (PNDES).
Le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) s’offre un nouveau souffle après trois ans d’existence. En effet, le 2e congrès ordinaire du parti au pouvoir, clos le dimanche 12 mars 2017, après trois jours de travaux, a donné lieu à un renouvellement de ses organes, et à la formulation de recommandations en faveur de l’opérationnalisation du Plan national de développement économique et social (PNDES). Sans surprise, le président de l’Assemblée nationale, Salifou Diallo, qui assurait la gestion courante des affaires depuis l’élection de Roch Marc Christian Kaboré, a été confirmé à la tête du parti. Il est secondé par le ministre de la Sécurité, Simon Compaoré, qui occupe le poste de premier vice-président chargé de l’orientation politique. L’ancien Secrétaire général (SG) du MPP, le chef du département en charge de la fonction publique, Clément Pengdwendé Sawadogo, lui, hérite du titre de 2e vice-président chargé des relations avec les partis politiques et les alliances au niveau national. Si la configuration nationale du Bureau exécutif national (BEN) du MPP, fort de 78 membres, n’a pas fondamentalement changé, elle a connu tout de même des réaménagements conformément à la volonté des 5 000 congressistes issus des structures internes et de l’étranger. Un poste de secrétaire exécutif a été créé, en remplacement de celui de SG, qui échoit désormais à Lassané Sawadogo, par ailleurs directeur général de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). Le congrès a aussi renouvelé le Bureau politique national (BPN), qui compte 700 membres, dont des nouveaux entrants, tel le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, qui a éclairé la lanterne des participants sur la mise en œuvre du PNDES durant les travaux. Le Haut conseil du parti, présidé par Domba Jean-Marc Palm a été aussi retouché. Outre le renouvellement des organes du MPP, les cadres et militants ont planché sur l’opérationnalisation du PNDES, la matérialisation du programme présidentiel. Ils ont noté, que les revendications sociales tous azimuts et les pesanteurs héritées des régimes antérieurs, pour ne citer que ces aspects, compromettent la mise en œuvre dudit plan quinquennal, estimé à plus de 15 000 milliards de francs CFA. Aussi, ont-ils fait des suggestions pour promouvoir une mise en œuvre « efficace » et « accélérée » du PNDES.
Les performances du parti saluées
L’accélération des politiques sectorielles et l’actualisation des plans régionaux et communaux de développement, la création urgente du dispositif de coordination, de pilotage et de suivi-évaluation du plan et l’amélioration du montage des projets du partenariat-public-privé y figurent en bonne place. Les congressistes ont tablé sur les résultats des récentes élections présidentielles, législatives et municipales, lesquels ont été jugés satisfaisants dans l’ensemble. En témoigne, l’élection du candidat du MPP à la magistrature suprême, l’obtention de 55 sièges de députés sur 127 à l’hémicycle et de 272 communes sur 370. Néanmoins, le congrès a reconnu, entre autres, la nécessité de respecter la loi sur le quota genre, de former davantage ses militants (certains ont été récemment exclus pour indiscipline) et d’instaurer un système de communication efficace du sommet à la base. Les participants ont par ailleurs évoqué la question de la lutte contre le terrorisme, exhortant le gouvernement à mettre des moyens « conséquents » à la disposition des Forces de défense et de sécurité. A la clôture des travaux, le désormais président de pleins pouvoirs du parti, Salifou Diallo, a salué la « qualité » du travail accompli par ses camarades. « Les débats ont été directs, francs et conduits dans un esprit de respect mutuel. Cette bonne tenue du congrès et les résultats auxquels nous sommes parvenus constituent une victoire d’étape de plus pour le MPP », a-t-il déclaré. Au sujet de sa confirmation à la tête du parti, M. Diallo a fait montre de philosophie. « C’est avec beaucoup de détermination mais aussi d’humilité que j’accepte cette responsabilité », a-t-il soutenu, tout en sollicitant l’engagement et la disponibilité de ses camarades pour l’accomplissement de sa mission. Le congrès a connu la participation de responsables de partis amis venus d’une dizaine de pays africains et européens, dont le président du Front populaire ivoirien (FPI), Pascal Affi N’Guessan.
Kader Patrick KARANTAO