A l’appel de syndicats de l’éducation, une "journée de deuil, d'hommage et de solidarité" a été observée vendredi dans la quasi-totalité des provinces du Burkina Faso, en soutien aux enseignants de la région du Nord du pays menacés par des terroristes et en hommage à un directeur d'école, Salifou Badini, tué lors d'une attaque terroriste, la semaine dernière.
A Ouagadougou, la capitale, ils étaient plus d'un millier de personnes qui ont marché en silence, avant d’observer un sit-in devant le ministère de l'Education nationale.
Selon des responsables syndicaux contactés par l’Agence d’information du Burkina (AIB), cette "journée de deuil, d'hommage et de solidarité" a été bien suivie dans la quasi-totalité des 45 provinces du pays.
Il y a de cela quelques jours, une coalition de seize syndicats d’enseignants du Burkina Faso, au vu de l’insécurité régnant au nord du pays, à travers une déclaration, a demandé au gouvernement de prendre toutes les dispositions nécessaires afin d’assurer effectivement la sécurité des personnes et des biens sur toute l’étendue du territoire.
Le Nord du Burkina Faso, près de la frontière avec le Mali, essuie depuis 2015, des attaques d’assaillants qui se replient en territoire malien, dès leurs forfaits accomplis.
Le dernier cas en date est survenu le 3 mars, à Kourfayel, un village dans la province du Soum (200 Km au Nord de Ouagadougou) où un habitant et le directeur de l’école de la localité ont été tués.
Suite à cet évènement, plusieurs écoles ont été fermées et des enseignants ont quitté la zone pour se mettre à l’abri.
Fin janvier, des individus non identifiés ont fait irruption dans plusieurs écoles de la province du Soum (frontalière avec le Mali), sommant les enseignants de ne plus dispenser le français, et d'enseigner uniquement l'arabe et le Coran.
Pour les syndicats de l'Education, "le gouvernement est responsable" de l’assassinat de leur collègue car "nos plus hautes autorités étaient au courant des menaces proférées dans les localités ciblées".
Ces syndicats ont dit "condamner la gestion du gouvernement qui a pour conséquence d'exposer les agents publics (face à) un danger évident de mort violente".
En décembre 2016, une attaque contre un détachement de l'armée à Nassoumbou, revendiquée par le mouvement Ansarul Islam, dirigé par le Burkinabè Malaam Ibrahim Dicko, avait fait 12 morts du côté des soldats burkinabè.