Ouagadougou - Chaque Burkinabè doit œuvrer à l’abandon de l’exclusion sociale des femmes, a plaidé mercredi à Ouagadougou, Sika Kaboré, l’épouse du président du Faso Roch Marc Christian Kaboré, évoquant le thème (au niveau national) de la célébration de la journée internationale de la femme.
«Parlant d’exclusion des femmes au Burkina Faso, chacun de nous pense immédiatement aux dames bannies de leur communauté et que l’on a l’habitude de surnommer +femmes mangeuses d’âmes+, +femmes sorcières+ », a déclaré Mme Kaboré, à l’issue de la cérémonie officielle de la commémoration de la journée du 8 mars 2017.
Pour la Première dame, l’exclusion sociale des femmes constitue une pratique traditionnelle, la qualifiant de «féodale et néfaste parce qu’elle ne vise pas à promouvoir la femme burkinabè».
«Mon engagement aujourd’hui est de contribuer aux côtés de nos autorités dont le ministère en charge de la Femme, à mettre tout en œuvre, afin que chacun de nous puisse comprendre le tort que nous faisons subir à nos mamans, à nos sœurs et à nos filles, en faisant perdurer cette pratique» , a-t-elle poursuivi.
Dans son discours à l’occasion de la cérémonie marquant la célébration de la journée internationale de la femme, Sika Kaboré a rappelé que cette année, le thème de la commémoration au niveau national est : «La valeur morale de la personne humaine: responsabilité des communautés dans la lutte contre l’exclusion sociale des femmes».
Et de relever qu’au Burkina Faso, la problématique de l’exclusion des femmes a toujours été une question fondamentale, cruciale et continue d’être une préoccupation nationale.
Selon elle, en focalisant l’intérêt des populations et des acteurs œuvrant dans le domaine de la promotion de la femme, l’objectif essentiel est de tirer, une fois de plus, la sonnette d’alarme sur ce fait qui constitue une entrave à la jouissance des droits de la femme, à son épanouissement et à sa pleine participation au développement national.
Pour sa part, la ministre de la Femme, de la Solidarité nationale et de la Famille, Laure Zongo / Hien, a souligné que face cette situation «où les droits humains les plus fondamentaux sont bafoués et la dignité humaine sérieusement remise en cause, la responsabilité de toutes les parties prenantes est engagée dans la lutte contre ce phénomène».
A entendre Mme Zongo, dans certaines localités du pays, «des personnes âgées, majoritairement des femmes, sont exclues chaque année de leurs communautés par allégations de sorcellerie après avoir subi des traitements inhumains et dégradants, notamment les sévices corporels, la lapidation et l’incendie de leurs habitations».
A titre illustratif, elle a mentionné qu’à la date de décembre 2016, la feuille de route de retrait et de réinsertion sociale des personnes exclues par allégation de sorcellerie enregistrait pour le centre Delwendé de Tanghin (à Ouagadougou) 247 victimes d’exclusion sociale dont cinq hommes.
Bien avant, la ministre a fait remarquer que la journée du 8 mars, constitue une occasion pour le monde entier de marquer un temps d’arrêt pour réfléchir sur le statut et les conditions de vie des femmes, leur rôle et leur place dans la société.
De son point de vue, «cette journée, au-delà de son aspect festif, constitue une bonne opportunité pour les femmes de jeter un regard sur les acquis enregistrés en matière de de promotion et de protection des droits de la femme et de proposer des stratégies novatrices pour l’atteinte des résultats meilleurs».
En somme, selon la ministre, cette journée doit être perçue comme un moment de réflexion, de bilan et de perspectives.
Le 8 mars de chaque année, le monde entier célèbre la Journée internationale de la Femme.
Cette journée officialisée par l’Assemblée générale des Nations Unies en 1977, trouve ses origines dans les luttes de femmes ouvrières et des mouvements féministes pour réclamer certains droits dont le droit de vote, de meilleures conditions de travail et l’égalité entre les sexes.
Cette année, la communauté internationale célèbre la 160e journée sous le thème : «Les femmes dans un monde du travail en évolution : une planète 50 – 50 d’ici à 2030».
Agence d’information du Burkina
ak/ ata