La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a organisé, le samedi 4 mars 2017, à Ouagadougou, une rencontre d’information sur la tenue des élections municipales, le 28 mai 2017, dans 19 communes, respectivement avec les représentants des partis politiques et des Organisations de la société civile.
Le Conseil des ministres, en sa séance du mercredi 1er mars 2017, a décidé de la reprise des élections municipales dans 19 communes du pays, le 28 mai 2017. Afin de s’assurer un meilleur déroulement du scrutin, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a initié, le samedi 4 mars 2017, à Ouagadougou, une rencontre d’échanges à bâtons rompus avec les représentants des partis politiques et des Organisations de la société civile (OSC).
Dans son mot introductif, le président de la CENI, Newton Ahmed Barry, a expliqué successivement à ses hôtes que des 19 communes, 16 sont concernées par des élections dites «partielles». Il s’agit de l’arrondissement n°4 de Ouagadougou et des communes de Andemtenga, Barani, Dablo, Dandé, Madjoari, Kindi, Kantchari, Saponé, Seytenga, Zabré, Zoaga, Kombori, Kougny, Karangasso Vigué et Ziga. Dans ces localités, a-t-il rappelé, il n’avait pas été possible de mettre en place le conseil municipal ou lorsqu’il l’a été, des divergences l’ont empêché de fonctionner normalement. Les trois autres communes qui portent à 19 les zones concernées par la reprise, a poursuivi M. Barry, sont «celles où il n’avait pas été possible de tenir les élections municipales du 22 mai 2016». Ce sont les communes de Béguédo, de Bouroum Bouroum et de Zogoré où il est envisagé des élections «complémentaires», a-t-il dit. A la question de clarifier le sens des notions d’élections «partielles» et «complémentaires», le président de la CENI a signifié qu’il en est, pour l’heure, incapable. Il a ajouté, à cet effet, qu’une correspondance a été adressée au gouvernement pour de plus amples informations.
S’agissant de l’objet de la rencontre, Newton Ahmed Barry a confié aux représentants des partis politiques et des OSC qu’il est question de leur «donner le maximum d’informations sur les contraintes de ce type d’élections» ; et leur permettre «de prendre les dispositions nécessaires pour aider la CENI dans sa mission». Dans l’immédiat, a déclaré le président de la CENI, ils sont tenus de désigner leurs représentants pour le renouvellement des démembrements de la commission, à partir du 8 mars 2017.
Quid de la sécurité ?
Le coût total de l’organisation a été évalué à plus d’un milliard 200 millions de F CFA, a annoncé M. Barry. Estimant que «cette somme aurait pu servir à d’autres priorités urgentes du peuple», il a appelé tous les acteurs politiques à se montrer à la hauteur du défi.
Dans les différentes interventions, les représentants des formations politiques et des OSC se sont particulièrement intéressés à la situation sécuritaire, pendant et après les élections. Existe-t-il des garanties pour éviter de retomber dans les mêmes travers ? L’Etat dispose-il de moyens conséquents pour garantir définitivement la sécurité dans ces zones ? Ce sont autant de préoccupations soulevées par les intervenants.
En guise de réponse, le président de la CENI a indiqué que la question de la sécurité est une prérogative du gouvernement à travers le ministère en charge de l’administration territoriale. Le mandat de la commission, a-t-il dit, étant exclusif à l’organisation et à la supervision des élections, il lui était difficile d’apporter des réponses conséquentes à ces inquiétudes.
Toutefois, M. Barry a rassuré ses interlocuteurs que la préoccupation est partagée par le gouvernement. D’ailleurs, a-t-il fait savoir, le ministère en charge de l’administration territoriale envisage, dans les jours à venir, des rencontres avec toutes les parties prenantes afin de garantir un climat social apaisé pendant et après les élections du 28 mai 2017.
Du reste, M. Barry a invité les responsables des formations politiques à faire preuve de tolérance et à se conformer à la loi pour le bon déroulement du scrutin. Pour la même raison, il a aussi invité les représentants des OSC à maintenir leur rôle de veille et d’éveil aux côtés de la CENI afin d’asseoir des bases solides pour la démocratie au Burkina Faso.
Mamady ZANGO