Quatre nouvelles personnalités ont présenté leurs lettres de créances au président de la Commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), Marcel de Souza, le jeudi 2 mars 2017, au siège de l’institution, à Abuja, au Nigeria.
Il s’agit des ambassadeurs de la Zambie, Dr Solomon Jere, et du Maroc, Moha Ou Ali Tagma, du représentant permanent du Nigeria près la Cedeao, Babatunde Nurudeen, et du représentant du Fonds des Nations unies pour l’Enfance (UNICEF), Mohamed Fall.
En recevant leurs lettres d’accréditation, M. de Souza les a félicités pour leur nomination et les a assurés de son soutien dans la réussite de leur mission. Il a passé en revue avec eux l’état de la coopération entre leurs institutions et pays respectifs et l’organisation régionale. Il a plaidé pour de nouvelles initiatives qui viendront renforcer leur collaboration en faveur de l’intégration économique régionale.
Parlant de collaboration, le diplomate zambien a souligné qu’elle sera axée notamment sur le tourisme, l’agriculture, et la lutte contre l’insécurité.
« Cette collaboration permettra à la Zambie de s’enrichir de l’expérience de la Cedeao dans certains domaines, et sera également l’occasion pour la Cedeao de bénéficier des atouts dont dispose mon pays », a martelé Dr Solomon Jere.
C’est la première fois que la Zambie, pays d’Afrique australe, a accrédité un ambassadeur auprès de la Cedeao,
Pour sa part, le nouveau représentant permanent du Nigeria près la Cedeao, Babatunde Nurudeen, a promis de renforcer les relations entre son pays et l’organisation régionale.
Le président de la Commission a invité M. Nurudeen a appuyé les efforts de la Cedeao concernant le recouvrement des prélèvements communautaires du Nigeria.
Il a d’ailleurs saisi cette occasion pour remercier le chef de l’Etat nigérian, Muhammadu Buhari, pour le paiement de 54 millions de dollars américains représentant les prélèvements communautaires de 2015 et une partie de ceux de 2014.
Avec le représentant de l’UNICEF, Mohamed Fall, Marcel de Souza a discuté de la signature d’un nouveau mémorandum d’entente (MOU) entre le Fonds des Nations unies pour l’Enfance et la Cedeao.
Les deux personnalités ont également échangé sur les voies et moyens susceptibles de trouver une solution à la malnutrition des 2 500 enfants se trouvant dans l’est de l’Etat de Borno, au Nigeria, et au phénomène des « enfants sorciers ».
Dans certains pays ouest-africains, a expliqué M. de Souza, les « enfants sorciers » sont ceux qui naissent avec une malédiction ou une anomalie, et considérés à tort comme pouvant « tuer » leurs parents, qui trouvent d’ailleurs des prétextes pour les éliminer.
« Il n’y a pas d’enfants sorciers. Un enfant est une créature de Dieu et il faut le protéger. Les enfants représentent le futur, l’avenir», a-t-il déclaré.
Recevant les lettres de créances du nouvel ambassadeur du Maroc auprès de la Cedeao, Moha Ou Ali Tagma, Marcel de Souza a fait le point de sa récente visite à Rabat. Durant cette visite, a-t-il dit, il a été question de voir comment activer les relations économiques, culturelles, historiques et commerciales dans le cadre d’une coopération sud-sud et « gagnant-gagnant » entre le Maroc et la Cedeao.
M. de Souza a aussi évoqué la demande adressée par le Maroc à la présidente du Liberia et présidente en exercice de la Cedeao, Mme Ellen Johnson Sirleaf, pour adhérer comme pays membre à part entière de l’organisation régionale.
« Au vu des textes actuels, le Maroc ne peut pas être admis comme pays membre de la Cedeao parce que notre Communauté régionale est fondée sur la base de l’intégration et est uniquement délimitée à l’Afrique de l’Ouest », a déclaré Marcel de Souza.
Du côté marocain, a laissé entendre M. de Souza, on pense que l’Ouest (Afrique de l’Ouest) peut être prolongé jusqu’au Nord (Afrique du Nord), et par conséquent, le Maroc peut intégrer la Cedeao.
« Le dossier d’adhésion du Maroc sera soumis à la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de la Cedeao », a fait savoir Marcel de Souza.
Il a indiqué que sans admettre le Maroc comme pays membre de la Cedeao, les deux parties peuvent signer un Accord de partenariat économique.
Par ailleurs, le président de la Commission de la Cedeao a précisé que des négociations sont en cours pour la signature, d’ici à deux mois, d’un tel Accord à travers un MOU.