Double attaque de commissariat dans le soum : une blessée et d’énormes dégâts matériels

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Publié le jeudi 2 mars 2017 | L`Observateur Paalga

Les commissariats de police de Baraboulé et de Tongomayel ont été attaqués et incendiés dans la nuit du lundi 27 février 2017 à 23 heures par des individus armés non identifiés. Le bilan de l’attaque fait état d’une blessée et d’énormes dégâts matériels, de motos et de matériel bureautique emportés par les assaillants.

Dans la nuit du lundi 27 février 2017 aux environs de 23 heures, des individus armés non identifiés ont attaqué simultanément les commissariats de police de Baraboulé et de Tongomayel, situés respectivement à 35 km et 18 km de Djibo dans la province du Soum. Ils ont aussi saccagé la mairie de Diguel à leur passage. Leur nombre reste jusque-là indéterminé.

A Tongomayel où nous nous sommes rendu, les assaillants sont, selon certains témoignages, arrivés à bord d’un véhicule pick-up et d’autres juchés sur des motos et lourdement armés de fusils automatiques. A notre arrivée sur les lieux aux environs de 10 heures accompagné par les autorités provinciales sous une forte escorte, le spectacle était effroyable : bâtiments du commissariat encore fumants, intérieur en ruine, impacts de balles sur les murs, douilles jonchant le sol, hangars en fumée, motos calcinées. Le spectacle laissait entrevoir une véritable démonstration de force des assaillants. Selon un habitant de Tongomayel, les assaillants sont venus armés de roquettes et de mitraillettes. « Je suis sorti vers 23 heures pour faire mes besoins quand j’ai vu des phares de motos qui fonçaient vers le village. Je pensais à un mariage, surtout qu’ils avaient emprunté la route du village de Sibé. Quelques instants après, j’ai entendu des coups de feu, suivis de « Allahou Akbar ! » J’ai vite compris et je me suis enfui chez moi. Je suis resté à prier plus d’heure et les tirs s’intensifiaient. J’ai cru qu’ils étaient venu exterminer tout le village », a-t-il soufflé, visiblement inquiet. Une autre source affirme qu’à leur arrivée, ils ont stationné quelques instants hors du village avant de passer à l’acte. « Ils suivaient les mouvements des habitants, puis ont fait des tirs de sommation avant de se diriger vers le commissariat. Ils ont commencé par pilonner la prison. Les policiers qui étaient en faction ont pris leurs jambes à leur cou, laissant tout à la portée des djihadistes, qui ont pris le soin de trier les motos qu’ils voulaient avant d’enflammer les autres et tout le bâtiment », a-t-il dit tout dépité. Une source sécuritaire qui était sur les lieux avoue qu’elle a eu la vie sauve grâce à ses jambes. « J’étais avec un collègue au poste quand des coups de feu ont retenti à quelques mètres de nous. C’était le sauve-qui-peut. Chacun a pris une direction, moi j’ai eu la malchance de tomber sur leurs phares et la course-poursuite a eu lieu sur près d’une dizaine de kilomètres avant que je ne puisse les semer. Je remercie Dieu mais j’ai eu la peur de ma vie », a-t-il déclaré. Après leur forfait, les hommes armés ont fait un tour dans le village de Tongomayel, et la mairie a reçu la visite des assaillants qui ont emporté le tricycle du service ; fort heureusement le véhicule du maire n’était pas sur place.

A Baraboulé, le commissariat a connu le même sort que celui de Tongomayel. Tout est parti en fumée. La femme d’un policier a été blessée par une balle perdue mais sa vie n’est pas en danger. Ce commissariat a été attaqué par un autre groupe tout aussi lourdement armé. Ils ont incendié deux motos et emporté deux autres. Après leur forfait, ils se sont repliés vers la frontière malienne sans être inquiétés. Les policiers auraient eu la vie sauve grâce à une alerte qu’ils auraient reçue d’un village voisin.

Au moment où nous tracions ces lignes, les forces de défense et de sécurité continuaient de ratisser la zone dans l’espoir de les retrouver.

Dénossouné Pascal