En sit-in depuis le 6 février 2017, le Syndicat national des agents des finances (SYNAFI) a animé une conférence de presse, le 23 février à Ouagadougou, pour faire le point sur l’évolution de leur plateforme revendicative. Pas satisfait, il a annoncé une grève de cinq jours la semaine prochaine.
«Nous allons observer une grève de cinq jours si des solutions idoines ne sont pas trouvées à nos préoccupations ». Cette prédiction le 6 février dernier, lors du premier jour du sit-in par le secrétaire général du Syndicat national des agents des finances (SYNAFI), Mohamed Savadogo, est en voie de se réaliser. Car, au cours d’une conférence de presse, le 23 février 2017 à Ouagadougou, après plus de deux semaines de sit-in, le SYNAFI « durcit le mouvement» en annonçant une grève de 120 heures, à compter du lundi 27 février 2017. « Depuis le déclenchement de cette lutte jusqu’à l’heure actuelle, aucune rencontre n’a eu lieu entre le SYNAFI et le ministre », a justifié Mohamed Savadogo sur les raisons de la grève à venir.
Le SYNAFI dénonce, en effet, le non respect des engagements pris par leur département de tutelle, le ministère de l’Economie, des finances et du développement, en vue de la satisfaction de leur plateforme minimale. « Celle transmise à madame le ministre depuis mars 2016 porte sur un ensemble de préoccupations relatives à l’amélioration des conditions de vie et de travail des agents, notamment le respect des profils dans la responsabilisation des acteurs et l’équité dans la répartition des motivations financières servies à l’ensemble des agents », a indiqué le SG, Mohamed Savadogo. Dans les négociations depuis lors, a-t-il ajouté, le ministre a mis en place un comité de réflexion et les travaux ont débouché sur un projet d’arrêté.
Ce projet, selon lui, a été amendé par les différents acteurs concernés. « Contre toute attente, à la phase de signature devant marquer son application, madame le ministre, faisant royalement fi des travaux du comité, refuse de signer le projet d’arrêté pour dit-elle, « reprendre le processus sur la question, afin de se donner plus de temps », a révélé le secrétaire général du SYNAFI. Pour Mohamed Savadogo et ses camarades, l’attitude de leur premier responsable est une « volte-face » qui matérialise le non-respect de ses « propres engagements consignés dans le protocole d’accord qu’elle a signé le 2 août 2016 ». « Ces manières du ministre sont perçues par les militants du SYNAFI comme une attitude non-constante et méprisante de l’autorité à leur égard », a affirmé Mohamed Savadogo.
Aux questions des journalistes sur la mobilisation lors des deux semaines de sit-in ainsi que son impact sur les activités des ministères, le secrétaire général du SYNAFI a déclaré que les militants ont suivi le mot d’ordre. « Le fonctionnement de nombreux départements et ministères a été bloqué. Notre ministre a même envoyé ses collaborateur nous dire de reprendre le service », a souligné Mohamed Savadogo, tout en révélant également des blocages dans l’exécution du budget et dans la passation des marchés. Seuls les traitements des salaires des fonctionnaires et des indemnités, a-t-il conclu, sont assurés à ce jour par les agents.
Sié Simplice HIEN