Jusque-là le fil du dialogue tarde à être noué entre la ministre de l'Economie et des Finances et le Syndicat national des agents des finances (SYNAFI).Après plus de deux semaines de sit-in, celui-ci menace de durcir le ton à travers une grève de 120 heures allant du 27 février au 3 mars 2017 si les autorités ne daignent pas revoir leur copie. C'est la principale information de leur conférence de presse animée hier à Ouagadougou.
Depuis le 6 du mois courant, les agents des fiances sous la houlette du SYNAFI observent des sit-in sur leur lieu de travail pour dénoncer le "non-respect des engagement consignés dans le protocole d'accord signé le 2 août 2016 ".Quant aux problèmes dénoncés, on peut citer l'absence de plan de carrière qui fait que des jeunes sont bombardés sans expérience à des postes de responsabilité; blocage du réseaux informatique qui met les agents en conflit avec les usagers dont les autres fonctionnaires ; matériel mobilier et immobilier vétuste ou inadapté aux besoins du terrain; la non-maîtrise du budget programme en cours depuis janvier 2017; la politisation des postes ; le manque d'équité dans la répartition des motivations financières ; l'impunité dont jouissent les auteurs de mauvaise gestion...
Selon le SG du SYNAFI, Mohamed Savadogo, sa structure mène cette lutte depuis 2011 mais sans que les lignes bougent alors que bien de luttes engagées après par d'autres secteurs d'activités ont abouti au bonheur des travailleurs concernés. Ce qui cristallise le plus la colère des travailleurs, selon eux, c'est le manque de dialogue depuis le début du mouvement. "...Pire, madame le ministre sans se contenter de renier son engagement, tient un langage de mépris à l'endroit du personnel des régies de dépenses", ont-ils souligné. "C'est une dame qui veut être écoutée sans écouter les autres, vous voyez bien le paradoxe", relève un d'entre eux. Si rien n'est fait dans le sens d'un dialogue franc et sincère, il est prévu une grève de 120 heures à compter du 27 février. Déjà les conséquences du mouvement sont visibles, notamment sur l'exécution du budget et les marchés publics, bloqués depuis le début de ce mois. Y a-t-il un risque de blocage des salaires ? Non, répond le Syndicat qui pense que tant que ça dépend de lui les braves travailleurs ne seront pas collatéralement atteints.
Abdou Karim Sawadogo