Fraîchement (re) nommés hier lundi 20 février, les membres du deuxième gouvernement de Paul Kaba Thiéba ont eu ce mardi 21 février 2017 au palais de Kosyam, leur première prise de contact avec le président du Faso et le Premier ministre. Le chef du gouvernement, à l’issue de cette brève rencontre avec sa nouvelle équipe (deux départs et cinq entrants), a expliqué à la presse les raisons de ce qu’il a appelé de « réajustement technique ». Et pour lui, il a procédé à ce réajustement « les mains libres et en toute liberté ».
Pour Paul Kaba Thiéba, l’axe principal qui sous-tend ce remaniement est la volonté d’opérationnaliser le Plan national de développement économique et social (PNDES) car il est temps d’acter la mise en œuvre de ce plan pour le développement du Burkina Faso. Hormis cet impératif qui a conduit à ce réajustement gouvernemental, il y a aussi le souci de l’efficacité de l’action gouvernementale, selon le Premier ministre. Efficacité en vue de respecter les engagements du chef de l’Etat et d’obtenir plus de résultats dans les secteurs sectoriels.
« Le souci du président du Faso et le mien, c’est la recherche de l’efficacité gouvernementale. Une efficacité accrue pour atteindre les objectifs du PNDES. La clé de décodage, la clé de lecture de ce nouveau gouvernement remanié est constituée de deux préoccupations majeures. La première préoccupation est le respect des engagements présidentiels en ce qui concerne les enjeux sécuritaires et la deuxième est la nécessité de séparer certains ministères sectoriels en vue d’obtenir plus d’efficacité dans la conduite de l’action gouvernementale», explique M. Thiéba.
« Le président a respecté ses engagements »
Le président du Faso avait pris l’engagement, lors du bilan de sa première année à la tête de l’Etat, de procéder à des réajustements au niveau de certains portefeuilles pour mieux prendre en compte les défis sécuritaires et les enjeux des secteurs ministériels clés.
Et selon Paul Kaba Thiéba, cette promesse a été tenue avec la nomination d’un « ministre plein » en charge de la Défense nationale et des Anciens combattants, poste qu’occupait le chef de l’Etat. Jean Claude Bouda, ex-ministre en charge de la Jeunesse et de la Formation et de l’Insertion professionnelle, est celui qui dirigera désormais ce ministère hautement stratégique dans la conduite de l’action gouvernementale en matière de défense.
A l’en croire, c’est en tenant également compte de l’enjeu sécuritaire qu’il a été procédé à la création d’un ministère dédié exclusivement à la Sécurité. Cette scission du ministère (Ex-MATDSI) permettra à Simon Compaoré, (le ministre d’Etat en charge de la sécurité) de mieux se pencher sur les défis sécuritaires en laissant l’administration territoriale à un autre ministre (Siméon Sawadogo).
« La question sécuritaire est devenue un enjeu important pour notre pays, alors il nous a semblé important, en accord avec le président, que nous puissions créer un ministère de la Sécurité pour s’occuper pleinement de cette préoccupation des Burkinabè », a-t-il indiqué. Pour le chef du gouvernement, c’est la prise en compte de l’enjeu sécuritaire qui a conduit à la nomination de deux ministres, l’un pour la sécurité et l’autre pour la défense.
Le ministère de l’Energie, des mines et des carrières a aussi été scindé en deux. L’énergie confiée à Alfa Oumar Dissa, et les mines et les carrières à Oumarou Idani. Le choix d’un tel réajustement tient lieu du fait qu’il était devenu impératif, selon lui, de consacrer un portefeuille exclusif à l’énergie, secteur vital, et un autre aux mines et aux carrières, également stratégique pour le pays.
« Ces séparations ont pour but d’obtenir plus d’efficacité et la particularité de ce gouvernement est sa structure éclatée. C’est une nécessité parce qu’il permet l’efficacité. Chaque ministre a en charge un secteur qui est assez spécifique qui lui permet de s’y occuper à temps plein et je pense qu’avec cela nous obtiendrons plus d’efficacité dans la conduite de l’action gouvernementale », a-t-il indiqué.
In fine, pour le chef du gouvernement, ce n’est qu’un « réajustement technique » et non un chamboulement car l’ancienne équipe a fait un excellent travail. Et pour plus d’efficacité, il fallait ce réajustement.
Quant aux deux partants, Filiga Michel Sawadogo de l’Enseignement supérieur et Aminata Sana Congo de l’Economie numérique, le Premier ministre a laissé entendre qu’ils n’ont pas démérité mais il a voulu tout simplement apporter un nouvel élan au sein de l’équipe.
Dimitri Kaboré