L’ONG Amnesty international Burkina Faso a lancé, le mercredi 22 février 2017 à Ouagadougou, son rapport 2016 sur la situation des droits humains dans le monde. Le rapport donne des informations détaillées sur 159 pays, y compris le Burkina Faso.
La situation internationale, marquée par des discours « déshumanisants » de certains responsables politiques, inquiète l’ONG Amnesty International. La structure de défense des droits humains, section du Burkina, l’a fait savoir, hier 22 février 2017, dans la capitale burkinabè, au cours d’une cérémonie de lancement de leur rapport 2016 sur la situation des droits de l’homme dans 159 pays à travers le monde. Le document, présenté à la presse, alerte l’opinion internationale sur les conséquences des discours de « rejet des autres » qui se développent en Europe, aux Etats-Unis et dans d’autres pays. Le rapport précise que les conflits et la répression, qui ont sévi dans plusieurs régions du monde en 2015, ont encore poussé un très grand nombre de personnes à quitter leurs localités. Pour le directeur exécutif d’Amnesty International Burkina Faso, Ives Boukari Traoré, son organisation a relevé en 2016, un discours de haine de bon nombre de dirigeants. « Le cas du président américain Donald Trump en est une illustration parfaite de la situation. Avec cette décision d’interdire des ressortissants de certains pays, majoritairement musulmans, sur son sol, les USA créent ainsi un effet de domino », a-t-il indiqué. La situation des droits humains au Burkina Faso a aussi été passée au crible par Amnesty international. Le procès des militaires, les attaques terroristes, les mariages précoces et/ou forcés des filles et la question des groupes d’auto-défense « Kogl-wéogo » sont les grands traits du rapport concernant le « pays des Hommes intègres ». Pour contenir les multiples atteintes aux droits de l’Homme, Ives Boukari Traoré invite les Etats à veiller au respect des textes nationaux et internationaux en la matière sans distinction de race, de religion ni de sexe. « L’Etat doit faire en sorte que tous les jeunes aient du travail, que les femmes ne soient plus violentées. Il est vrai que cela paraît difficile mais l’homme politique doit se donner les moyens pour tenir ses promesses », a-t-il souligné. Ce rapport aura-t-il un impact sur les dirigeants actuels ? Ont voulu comprendre les journalistes. En réponse, M. Traoré a affirmé que les questions des droits de l’homme s’inscrivent dans une lutte de long terme. « Nous comptons sur l’apport de tous et des hommes de média pour renverser la tendance. La forte mobilisation des journalistes à cette cérémonie est déjà un signe positif », a-t-il déclaré.
- Abdoulaye BALBONE