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Gouvernement Thiéba II : remaniement promis, remaniement opéré
Publié le mercredi 22 fevrier 2017  |  L`Observateur Paalga
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© Ambassade par D.R
A quelques jours de l’ouverture de la conférence des partenaires du Plan National de Développement Economique et Social (PNDES), prévue à Paris les 7 et 8 décembre, le Premier ministre Paul Kaba Thiéba a fait le point de l’état d’avancement des préparatifs de cette importante rencontre dans la soirée du 4 décembre 2016 à Paris en France




Depuis qu’il a livré le scoop sur un prochain remaniement, en décembre 2016, on a fini par avoir l’impression que le chef de l’Etat a parlé trop tôt. Tant les jours, les semaines et les mois passaient sans que l’annonce présidentielle ne soit suivie d’effet. Au point que certains ont également fini par se convaincre que Roch Marc Christian attendait la tenue du congrès de son parti, le MPP, prévu début mars, avant d’agir.

A-t-il en fin de compte céder à l’impatience de ses compatriotes qui critiquaient la léthargie dans laquelle il a plongé, sans le vouloir, toute l’administration, depuis suspendue à l’avènement d’une nouvelle équipe gouvernementale ?

En effet, c’est à la surprise générale que les Burkinabè ont accueilli l’annonce de la formation d’un nouveau gouvernement lundi dans la nuit, si ce n’est mardi matin pour bien d’entre eux.

Et ceux qui attendaient le grand chambardement en auront pour leurs frais car en lieu et place de la tronçonneuse, comme le pariaient certains, l’hôte de Kosyam y est allé avec un bistouri de microchirurgie : deux ministres sortants contre cinq arrivants.

Et comme il fallait s’y attendre, ce coup lifting est l’objet de toutes les conjectures.

On le sait, sous tous les cieux, la formation d’un gouvernement est le résultat de toutes sortes de tractations. Et c’est d’autant plus le cas chez nous où pour des raisons sociopolitiques, il faut tenir compte de cet équilibre ethno-régionaliste. Autant dire un exercice de trapéziste au terme duquel certains conserveront leur place dans le navire et d’autres seront jetés en mer, parfois sans bouée de sauvetage.

Avec ce pouvoir tricéphale que se partagent les RSS, la tâche a dû être bigrement compliquée autant sur l’ampleur du remaniement que sur le choix des personnalités appelées à quitter ou à rester à la table du seigneur.

On remarquera que le non-événement dans l’événement est la cession du ministère de la Défense par le chef de l’Etat puisqu’il l’avait fait savoir. Mais il cède son portefeuille tout en restant en embuscade, pour faire dans le jargon militaire, car c’est un de ses vieux potes, Jean-Claude Bouda, précédemment ministre de la Jeunesse, de la Formation et de l’Insertion professionnelle, qu’il poste devant la caserne.

Soit dit en passant, dans la famille Bouda, on est un peu familier à ce maroquin, puisque l’ancien chef de Manga, François Bouda, ba-kanssenga, père aîné de Jean-Claude, a déjà occupé la même charge.

Mais le plus inattendu, c’est le maintien de Simon Compaoré à la Sécurité.

C’est que, depuis que le président avait annoncé la scission du ministère de l’Administration territoriale, et de la Sécurité intérieure, pour beaucoup, Tébguéré hériterait, dans le meilleur des cas, du département de l’Administration du territoire. Le costume de « premier flic de la République » jugé à tort ou raison trop grand pour « l’homme court ».

Mais c’est oublier que dans la situation où se trouve le Burkina, le strapontin de la Sécurité est, on ne peut plus stratégique aussi bien pour Simon que pour le régime et le pays tout entier. Et l’on comprend aisément pourquoi la chose est restée entre les mains d’un des piliers du système.

Autre fait remarquable, c’est le maintien de Smaïla Ouédraogo, ancien ministre de la Santé, dans l’équipe Thiéba II. Le « bon petit » de Salif sauve sa tête au prix d’une délocalisation qui le parachute à la Jeunesse. Quand bien même la pilule de la CAMEG peine encore à être avalée, Gorba a su trouver une planque pour son protégé.

Que dire des deux ministres qui quittent le gouvernement ?

Au sujet de Filiga Michel Sawadogo, ci-devant chef du département de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, on se perd en conjectures, comme si ne pas être reconduit est forcément synonyme de sanction.

Quant à Aminata Sana, ex-ministre du Développement de l’Economie numérique et des Postes, on se demande si elle n’a pas été « virusée » par cette affaire de tablettes «Huawei » offertes aux députés qui les ont retournées, sous la clameur publique, à la généreuse donatrice, aujourd’hui dans la posture de bouc émissaire.

Quant au cinq entrants, on constate tout simplement que ce sont tous d’illustres inconnus, à l’exception de Siméon Sawadogo (à l’Administration territoriale) qui fut Haut-commissaire puis gouverneur.

La principale lecture qu’on peut faire de ce petit jeu de chaise musicale, c’est que ce léger remaniement traduit la satisfaction du président Roch Marc Christian Kaboré à l’action gouvernementale et par conséquent sa confiance renouvelée à une « dream team ». Et c’est connu, on ne change pas une équipe qui gagne. Même si des esprits chagrins disent qu’ils attendent toujours le « vrai remaniement ».



Alain Saint Robespierre
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