L’organisation néerlandaise de développement (SNV) avec l’appui de la direction régionale de l’eau et de l’assainissement a tenu une rencontre mensuel de suivi des activités de l’Assainissement total piloté par la communauté (ATPC), le vendredi 17 février 2017 à Fada-N’Gourma. Une rencontre suivie de visite-terrain qui a permis de mesurer les acquis de la démarche de l’ATPC sans subvention.
L’Assainissement total piloté par la communauté (ATPC) est mis en œuvre dans 137 villages de la province du Gourma et de la Kompienga en vue d’atteindre l’état de Fin de défécation à l’air libre (FDAL). Pour susciter des échanges entre les acteurs locaux et provinciaux sur l’état d’avancement des activités sur le terrain, une reconcentre mensuelle s’est tenue, le vendredi 17 février 2017 à Fada-N’Gourma. Cette réunion a réuni les maires de communes, les services techniques concernés par la mise en œuvre, la direction régionale de l’eau et de l’assainissement et la SNV, principale actrice sur le terrain. Les échanges ont permis de faire le point sur le déroulement des activités de l’assainissement dans le Gourma et d’identifier les goulots d’étranglement afin de faire des recommandations pertinentes pour faire progresser la mise en œuvre de l’ATPC. La réunion a aussi servi de cadre de partage d’expériences entre les équipes, et de tremplin pour l’implication des élus locaux et des autres partenaires dans la mise en œuvre du processus. Pour le coordonnateur du projet, Hama Amadou, l’assainissement total piloté par la communauté ne se base pas sur un individu mais sur la communauté. Pour lui, la réalisation des toilettes par les communautés sans subvention est une véritable innovation.
L’atteinte de la FDAL sans subvention, une possibilité
Depuis le début de l’ATPC sans subvention dans les 137 villages de la Kompienga et du Gourma, 40 communautés sont prêtes à être évaluées pour l’état FDAL. En quelques mois de mise en œuvre, 2681 latrines ont été réalisées dans les villages concernés par la démarche. Les résultats de ce projet-pilote qui bénéficie de l’appui de l’UNICEF est à mettre également sur le compte de la disponibilité et de l’implication des maires. La secrétaire générale de la province du Gourma, Mme Bernadette Seremé, qui a présidé la rencontre, a aussi salué l’engagement des maires pour la promotion d’un cadre de vie sain pour leur population. La sortie de terrain dans le village de Bardiadeni dans la commune de Diapangou a permis de mesurer la prise de conscience des populations pour améliorer l’hygiène de leur milieu de vie. Dans ce village, l’ensemble des concessions possèdent des latrines à l’exception de deux qui sont au stade de fouille. La femme leader, Abiba Idani, a souligné la prise de conscience des populations sur les questions de santé. «Après le déclenchement, nous avons compris le danger pour nous, pour nos enfants et pour toute la communauté. On constate de l’amélioration, car les enfants tombent moins malades. Même derrière la colline, la défécation à l’air libre est un vieux souvenir pour les enfants», a-t-elle poursuivi. Le conseiller municipal, Diabo Yentema, a, pour sa part, soutenu que la réalisation des latrine n’est pas une question de moyens financiers, mais une obligation pour sauver la santé de la communauté. «Il ne reste que deux personnes qui sont au stade de la fouille. Chacun a fait ses latrines avec les moyens de bord. Nous privilégions le matériau local. Vous verrez que certains ont des murs en parpaings, certains en banco et d’autre en tiges. L’essentielle c’est d’avoir des toilettes et mettre fin à la défécation en plein air», a insisté l’élu local. Pour lui, tout est parti du constat du manque d’hygiène et de la contribution de chacun et de tous pour réduire les maladies liées à l’hygiène. La dynamique à Bardiadéni est encourageante et la responsable régionale en charge de l’assainissement, Mme Christine Sawadogo s’est montrée satisfaite de l’élan des communautés qui ont décidé de prendre leur cadre de vie en main. «Vous constituez un exemple vivant. Un modèle de prise de conscience de la qualité de votre cadre de vie. Nous sommes satisfaits de votre attitude», a fait savoir Mme Sawadogo.
Moussa CONGO