Le nouveau gouvernement de Paul Kaba Thiéba, fort de 32 membres, s’est réuni hier mardi 21 février 2017, au Palais de Kosyam pour une rencontre de prise de contact. A l’issue de cette rencontre, le chef du gouvernement a animé une conférence de presse pour évoquer les motivations qui ont prévalu au réaménagement de son équipe. Pour lui, il s’agit de donner plus de dynamisme à l’action gouvernementale.
Après la rencontre de prise de contact du gouvernement Thiéba II, le mardi 21 février 2017 au Palais de Kosyam, le Premier ministre Paul Kaba Thiéba a animé une conférence de presse pour expliquer les raisons de ce remaniement ministériel intervenu dans la nuit du lundi 20 au mardi 21 février 2017. Ce réajustement gouvernemental, qui a vu la création de deux nouveaux ministères pleins, l’entrée de cinq nouveaux ministres et deux départs, s’explique principalement, selon le chef du gouvernement, par la volonté d’opérationnaliser le Plan national de développement économique et social (PNDES). Pour le conférencier, après la réussite de la table ronde des bailleurs de fonds à Paris en décembre 2017 où le Burkina Faso a obtenu la confiance de ses partenaires, il est maintenant temps que le pays passe à l’exécution effective du PNDES. « C’est pourquoi il était important que l’équipe gouvernementale soit ajustée. Le souci du président du Faso et le mien est la recherche de l’efficacité gouvernementale en vue d’atteindre les objectifs du PNDES », a indiqué Paul Kaba Thiéba. La deuxième raison de ce remaniement ministériel, à entendre le chef du gouvernement, est le respect des engagements pris par le président du Faso en fin décembre 2016 face aux journalistes lors de sa conférence de presse-bilan. En effet, le chef de l’Etat s’était engagé à déléguer la fonction du ministre en charge de la défense qu’il assumait à une autre personne. La nomination de Jean-Claude Bouda à la tête du département de la Défense nationale et des Anciens combattants répond donc à ce souci, a soutenu le Premier ministre. En outre, a ajouté Paul Kaba Thiéba, le président du Faso s’était engagé à créer un ministère plein en charge de la sécurité pour prendre en main le défi sécuritaire auquel le Burkina Faso fait face.
Une vision, une stratégie et un plan d’actions
L’autre enjeu qui a guidé ce remaniement du gouvernement, à en croire le chef du gouvernement, est la nécessité de séparer certains ministères dans le but d’avoir plus d’efficacité. « J’ai donc proposé de scinder le ministère de l’Energie, des mines et des carrières en deux départements pleins. Nous estimons que l’énergie est vitale dans notre pays où sa production connaît un déficit. J’ai estimé qu’il est nécessaire que le ministre en charge de l’énergie ne s’occupera désormais que de ce seul secteur qui conditionne les performances de notre économie nationale », a affirmé Paul Kaba Thiéba. Cette scission permettra aussi la prise en compte du secteur des mines devenu important pour l’économie nationale au regard de la contribution de ce secteur aux recettes d’exportation. « La spécificité de ce nouveau gouvernement est que chaque ministre a en charge un domaine spécifique et cela lui permet de se consacrer en temps plein à ce secteur précis. Ce qui va nous permettre d’obtenir plus d’efficacité dans la conduite de l’action gouvernementale avec un effectif raisonnable », a soutenu le chef du gouvernement. La menace sécuritaire devient plus inquiétante au Nord du pays, quel est le dispositif que le gouvernement Thiéba II compte déployer contre le phénomène ? A cette préoccupation, le conférencier a indiqué que la sécurité est une question importante pour la vie quotidienne des Burkinabè et mérite une attention particulière. Toutefois, il a précisé que son gouvernement a hérité d’une situation singulière, à savoir la désorganisation des Forces de défense et de sécurité et l’insuffisance de moyens humains et matériels. « Une bonne stratégie de riposte implique des moyens matériels, une formation appropriée à la situation, un système de renseignement bien fourni. C’est une question qu’on ne peut pas déballer en public. Mais je vous assure que nous prenons la question au sérieux et des dispositions sont prises, à cet effet. Nous avons une vision, une stratégie et un plan d’actions pour faire face à la menace », a relevé Paul Kaba Thiéba. L’augmentation du nombre de ministres au sein du gouvernement n’entrainera-t-il pas un coût supplémentaire aux contribuables burkinabè ? Pour le conférencier, l’effectif du gouvernement est raisonnable. La création des nouveaux ministères, de l’avis du chef du gouvernement, répond à des nécessités du moment et les bénéfices attendus sont au-delà des dépenses qui seront engendrées.
« Je ne suis pas un demi-Premier ministre »
Quel a été la marge de manœuvre du Premier ministre dans ce remaniement ministériel ? A cette question, le conférencier a indiqué que le président du Faso lui a confié pleinement les responsabilités de la direction de l’action gouvernementale. « Vous pouvez vous assurer, je ne suis pas un demi-Premier ministre. S’agissant de la composition du gouvernement, j’y ai travaillé personnellement, avec le président du Faso et mes collaborateurs, à définir les principes directeurs de ce remaniement », a précisé le chef du gouvernement. Et d’ajouter : « Pour ce qui est du choix des hommes, il s’agit d’un travail collectif. Pour cela je propose, le Président donne son avis et nous prenons les décisions. Je suis totalement libre pour travailler et je rends compte à mon chef qui est le président du Faso ».
Avant de mettre en garde la presse sur certaines appréciations : « Je ne veux pas entendre dans la presse que le Premier ministre Thiéba est écartelé, il a les mains liées. Je suis un homme libre et qui assume ses responsabilités pleinement et entièrement ». Le conférencier a tenu à ajouter que la sortie des deux ministres, Filiga Michel Sawadogo et Aminata Sana/Congo est loin d’être une sanction mais juste une volonté de donner plus de dynamisme à son équipe.
Lassané Osée OUEDRAOGO