Les paisibles habitants de l’arrondissement n°1 de la capitale, précisément ceux du secteur n°2, dans les environs de l’Auberge la « Rose des sables », ont débuté leur journée dominicale du 19 février 2017 dans l’horreur : l’attelage d’un camion de transport de marchandises s’y est renversé, tuant un enfant et blessant grièvement une femme, transportée d’urgence vers un centre de soins.
L’information s’est vite répandue dans la ville aux premières heures de la journée : l’attelage d’un camion à remorque transportant des marchandises s’est décroché et a chu littéralement à terre. Chacun, comme en pareilles circonstances, y allait de son commentaire, et ainsi, l’ampleur du drame a été exagérément décuplée avec un nombre de victimes variant d’une personne à l’autre.
Arrivé sur les lieux peu après 9 heures, ce que nous avons constaté était tout simplement ahurissant : la carrosserie d’un camion de transport était effectivement étalée de tout son long devant une habitation, son contenu, essentiellement des cartons de détergents, tout épars. Les éléments de la brigade nationale des sapeurs-pompiers étaient déjà sur les lieux du drame, et ceux des polices municipale et nationale s’activaient à tenir les badauds sortis en grand nombre à bonne distance. Un corps, recouvert d’un pagne, gisait à côté, sous le regard curieux de la foule.
Que s’est-il exactement passé ? Ni les pompiers, ni les éléments de la sécurité ne nous ont été d’un quelconque secours. Des commentaires glanés çà et là, il ressort que le camion, qui tentait vainement de s’introduire dans un six-mètres pour décharger des marchandises dans un magasin, s’est déséquilibré et sa remorque, en fin de compte s’est détachée, blessant une pauvre femme et tuant malheureusement sur le coup un enfant, tous au mauvais endroit au mauvais moment.
Selon Mohamadi Ouédraogo interrogé sur le lieu du drame, l’accident se serait produit autour de 8 heures. Le camion était visiblement trop chargé, et vu l’état de la route et surtout son étroitesse, le chauffeur n’a pas pu manœuvrer comme il faut, d’où le dessalage de sa remorque. Son vœu est que les autorités municipales se penchent sérieusement sur la qualité des voies qui traversent l’arrondissement, et que des mesures soient prises régissant les véhicules poids lourd qui les empruntent. Les nombreux magasins dans la zone, poursuit-il, doivent aussi être délocalisés pour plus de sécurité des populations environnantes. Ibrahim Akanou, un habitant du quartier, embouche la même trompette pour lancer un cri du cœur afin que des solutions définitives soient trouvées au profit de tous.
Conseiller municipal de l’arrondissement n°1, Arouna Gansonré reconnait que les voies de sa circonscription administrative ne sont pas du tout praticables. Tout en félicitant ses concitoyens pour leur promptitude à dégager les marchandises du véhicule renversé, il lance un appel aux commerçants, afin qu’ils fassent garer leurs chargements à des endroits mieux indiqués pour permettre leur déchargement sans encombre. Mouni Tensembédo, conseiller lui aussi, n’en est pas moins pragmatique : il s’engage à suggérer une rencontre avec le maire sur la question.
Vivement donc une réaction rapide, car les populations ne cachent pas leur ras-le-bol et il faut craindre que, comme on le voit ailleurs à travers le pays, elles ne finissent par l’exprimer autrement que par la voie pacifique.
Aux dernières nouvelles la femme évacuée aurait succombé à ces blessures. Une autre victime, une fillette aurait également été retrouvée sous les cartons après l’enlèvement de la remorque.
D. E.O.