Du 27 au 28 septembre dernier s’est tenue à Loumbila, dans la salle de conférences de l’Ecole nationale des enseignants du primaire (ENEP), la deuxième assemblée générale du Conseil national pour la prévention de la violence à l’école (CNPVE). Cette assemblée générale qui a connu la participation des membres statutaires du CNPVE et du comité technique, a été suivie d’un panel autour du thème : « Civisme et violences en milieu scolaire et universitaire : quelle synergie d’actions dans le contexte actuel du Burkina Faso ? ».
Au Burkina Faso, la violence, surtout en milieu scolaire, a connu un accroissement au cours des dernières décennies. Elle s’observe chaque jour dans notre quotidien, dans la rue, dans les familles, dans les endroits publics et privés et se manifeste de façon verbale et physique. En outre, la délinquance, la toxicomanie, le harcèlement sexuel, les mutilations génitales féminines, le proxénétisme, le chantage, l’injustice, les stéréotypes et bien d’autres actes répréhensibles constituent autant de pratiques violentes contre lesquelles la société tout entière et le monde de l’éducation particulièrement doivent se mobiliser. C’est dans cette dynamique de mobilisation pour un monde paisible qu’a été créé en 2008, le Conseil national pour la prévention de la violence à l’école (CNPVE). Après une première assemblée générale tenue en 2008 et l’initiation d’une étude sur l’ampleur du phénomène de la violence en milieu scolaire à l’issue de la crise sociale de 2011, le CNPVE a tenu les 27 et 28 septembre derniers sa deuxième assemblée générale à Loumbila dans la salle de conférences de l’ENEP. Ouverts par le gouverneur de la région du Plateau central, représentant les ministres des Enseignements secondaire et supérieur et de l’Education nationale et de l’Alphabétisation, les travaux de l’assemblée générale ont porté sur l’examen du rapport annuel du comité technique, la relecture du décret portant création et organisation du CNPVE et l’amendement du projet de programme d’activités 2012-2013. Ces travaux qui ont lieu le 27 septembre ont été dirigés par le secrétaire général du ministère des Enseignements secondaire et supérieur. Le programme d’activités proposé par l’assemblée générale vise à assurer le fonctionnement du comité technique et du CNPVE, contribuer à la prévention de la violence à l’école par l’information, la sensibilisation et la formation, développer le partenariat à l’échelle nationale et internationale. Quant au deuxième jour des travaux, il a été consacré au panel sur le thème « Civisme et violence en milieu scolaire et universitaire : quelle synergie d’actions dans le contexte du Burkina Faso ? ». Un thème qui a été développé par des personnes-ressources en 10 communications dont entre autres « Incivisme et violence en milieu urbain et scolaire : quelle gestion des crises ? » ; « Contribution des élèves et étudiants au respect du civisme et à la prévention des violences en milieu scolaire et universitaire » ; « Education à la paix en milieu scolaire » ; « Contribution des mairies pour la promotion du civisme et la prévention des violences à l’école ». Ces communications ont été suivies d’échanges. A la cérémonie de clôture, présidée par le ministre des Enseignements secondaire et supérieur, Moussa Ouattara, les participants ont formulé une seule recommandation : celle de la mise à leur disposition des moyens matériels et financiers conséquents pour la réalisation de leurs activités. Une recommandation bien notée par le ministre Moussa Ouattara qui a adressé ses félicitations aux organisateurs pour la réussite de la deuxième assemblée générale. Il a également félicité les participants pour « les pertinentes analyses qu’ils ont faites et les riches conclusions qu’ils en ont tirées ». « Lutter contre la violence à l’école participe de la moralisation de la vie, de la société et du succès de l’entreprise éducative », a indiqué le ministre avant d’ajouter qu’« il n’ y a pas de petite guerre, les petites bagarres entre enfants peuvent devenir de grands incendies ainsi que nous l’a enseigné l’affaire Justin Zongo ». Il a, par conséquent, invité tous les acteurs du système éducatif à se faire porteurs de message de paix, de tolérance, de justice et de compréhension. Aux jeunes particulièrement, il les a invités à cultiver le dialogue, à poser les problèmes avant d’organiser une manifestation car, « il est plus agréable d’obtenir avec un sourire ce que l’on veut que de l’arracher avec un visage plein d’amertume et de déception ». Terminant ses propos, Moussa Ouattara a souhaité à tous et à toutes une bonne rentrée et une année scolaire et universitaire couronnée de labeur et de succès dans la concorde grâce au dialogue constant entre acteurs dont les regards sont tous tournés vers un enseignement de qualité.
