La 2e édition des Journées d’échanges et de réflexions sur le développement de Goabga (JERD) a eu lieu, les 11 et 12 février 2017 dans ledit village.
Relever les défis du développement de Goabga, village situé dans la commune rurale de Niou, est l’objectif des Journées d’échanges et de réflexions sur le développement dudit village (JERD). Les travaux de ces journées ont démarré, le samedi 11 février 2017, sous la présidence du maire de la commune rurale de Niou, Oumar Ouédraogo. L’occasion faisant le larron, les organisateurs ont dressé le bilan des activités de leur association, recensé les préoccupations et dégagé les voies et moyens nécessaires à la résolution de ces préoccupations. Pour le maire de la commune rurale de Niou, ces priorités sont, entre autres, la promotion d’un développement inclusif, participatif et durable. Pour y parvenir, dit-il, il faut compter d’abord sur ses propres capacités. C’est la raison pour laquelle, il a exhorté les 20 autres villages que compte sa commune à travailler pour leur développement. C’est en cela, a-t-il poursuivi, qu’il faut saluer l’initiative des dirigeants de l’AZEDEL. Ils ont su, à son avis, créer un cadre adéquat permettant aux enfants de Goabga de se retrouver pour mener des activités consensuelles pour l’amélioration des conditions de vie de leur communauté. L’initiative est salutaire, car, elle est un moyen de mobilisation des ressources internes pour la mise en œuvre du PNDS, a ajouté le maire. Pour ce faire, Oumar Ouédraogo a invité les populations de Goabga à travailler d’arrache-pied pour la pérennisation de ces journées. A l’en croire, il espère que ces dites journées feront non seulement tache d’huile dans la commune, mais aussi serviront de sillons qui vont inspirer les jeunes générations. Le président de l’AZEDEL, Issiaka Ilboudo a fait le bilan des acquis. L’AZEDEL a mené depuis 2003, des causeries-débats de sensibilisation des populations sur les enjeux du développement local, soutenu annuellement les activités scolaires à travers des dons de fournitures aux meilleurs élèves. A cela s’ajoutent la plantation et l’entretien d’environ 14000 arbres ; ce qui lui a d’ailleurs valu la reconnaissance des autorités provinciales en charge de l’environnement et les prix du meilleur bosquet de la province, lors des éditions 2015 et 2016 de la Journée provinciale du paysan( JPK), organisée chaque année par l’association « TindYalgré ».Elle a également obtenu un financement de Qatar Charity pour la construction d’une mosquée et une autorisation du ministère de la Santé pour l’érection d’un CSPS. Outre ces acquis, l’AZEDEL a pris une part active à la commission ad hoc chargée de l’élaboration du plan de développement communal de Niou. Les échanges ont aussi permis aux participants de faire l’état des lieux des besoins de la localité.
Le chemin du développement reste encore long
Pour les responsables de l’AZEDEL, la priorité est de travailler au renforcement des services sociaux de base. L’achèvement du projet de construction du centre de santé, l’obtention d’une seconde école primaire et un collège d’enseignement général. Les chantiers suivants, selon les participants, portent sur l’amélioration de la productivité des exploitations agricoles et pastorales par le renforcement des capacités techniques des producteurs et la création d’opportunités pour les activités agricole de contre saison. Les défis sont certes énormes, mais Issiaka Ilboudo reste confiant. Pour lui, avec l’engagement de tous et l’accompagnement de l’Etat, il est possible de réussir. Lors de ces JERD, des communications sur divers sous-thèmes ont été développés par les responsables de l’association. Premier à se jeter à l’eau est le chef de Goabga, Naaba Koom II. Il s’est appesanti sur l’historique du village, éclairant ainsi les lanternes des jeunes sur la création de leur localité. Quant à Ouamtinga Michel Ilboudo, il a donné une communication sur les potentialités socio-économiques et les défis de développement de Goabga. Il a d’emblée noté que la première richesse du village, c’est sans conteste sa population. Selon M. Ilboudo, la valorisation des ressources humaines sur le plan local reste la voie idéale du développement. De son avis, Goabga dispose d’énormes atouts inexploités. Le village, a-t-il fait savoir, est traversé par le fleuve Nazinon qui prend sa source dans les environs de Boussé et qui arrose le bas-fond d’une quarantaine d’hectares qui permet de produire la patate douce. La protection de l‘environnement, l’élevage, la valorisation des produits locaux et le soutien aux activités génératrices de revenus des femmes comme la production du « soumbala » et du beurre de karité sont autant d’opportunités qui s’offrent aux populations de Goabga. Les acquis en matière d’infrastructurs économiques et sociales ont fait l‘objet d’un exposé de la part du secrétaire général de l’association,Marcel Ouédraogo. Il a montré les différentes réalisations qui ont été faites dans le village. Des recommandations ont été faites à la fin des travaux. On peut citer, entre autres, la pérennisation de ces journées et une réelle implication de chaque fils et fille pour un véritable développement du village. En outre, les participants ont convenu de « délocaliser»progressivement le village vers le goudron, en occupant l’espace vide qui aiguise les appétits des spéculateurs fonciers. Un match de football qui a opposé Niou à Goabga et une soirée dansante ont permis de raffermir les liens de fraternité. Rendez-vous est pris pour 2019 pour la IIIè édition.
Daouda BARRO