Le Syndicat des travailleurs des travaux publics, du bâtiment, de l’hydraulique et assimilés du ministère des Infrastructures (SYTTPBHA-MI) a tenu un sit-in, le mardi 14 février 2017, au sein de leur ministère de tutelle. Il s’est agi pour des travailleurs de s’insurger contre une gestion du département qu’ils qualifient de mauvaise.
Le Syndicat des travailleurs des travaux publics, du bâtiment, de l’hydraulique et assimilés du ministère des Infrastructures (SYTTPBHA-MI) est toujours à couteaux tirés avec leur autorité de tutelle. En sit-in, le mardi 14 février 2017, au sein du département, des travailleurs, regroupés au sein de la structure syndicale, s’offusquent de la gestion des projets notamment du lancement des travaux de bitumage gérés par le ministère. Il s’agit également pour eux de se faire entendre après le sit-in du jeudi 9 février 2017, pour trouver des solutions à leurs problèmes. Concrètement, les points de revendications, pour les agents, sont entre autres : l’organisation du ministère des Infrastructures, car il n’y a pas de responsabilités dans l’exécution des travaux, la gabegie, du fait que des personnes ayant détourné des projets destinés à la formation des jeunes et des femmes à l’école de formation et de perfectionnement des travaux publics pour un montant de plus de 200 millions de F CFA, sont les collaboratrices directes du ministre Bougouma . Foi du Secrétaire général du SYTTPBHA-MI, M’Bi Yaméogo, la gestion des marchés publics n’est pas transparente et il y a une cellule politique qui fait que des cadres ‘’B’’ ‘’coiffent’’ des cadres ‘’A’’. Selon le Secrétaire général, dans le cadre des lancements de construction et de bitumage des routes, c’est une vanité pour des agents qui pensent avoir des indemnités proposées par le ministre dans le cadre du projet des 1000 km de pistes rurales. Car, a estimé le responsable syndical, tout simplement, le ministre n’est pas habilité à le faire. « Le ministre est en train de faire comprendre à des travailleurs qu’on va leur trouver des montants forfaitaires : je vous dis que c’est faux», a martelé le Secrétaire général. Pour le porte-voix des travailleurs, le vendredi 10 février 2017, le ministre Bougouma a envoyé une correspondance au syndicat pour l’inviter à dialoguer le lundi 13 février 2017 à 12h. A l’en croire, le rencart a été respecté par le SYTTPBHA-MI mais l’autorité n’a pas honoré le rendez-vous. « Il a demandé à ce que la rencontre soit reportée à 17 h le même jour, dans une stratégie dilatoire encore pour empêcher le sit-in de ce matin (sit-in du mardi 14 février 2017, ndlr)», a indiqué M. Yaméogo. Face à cette situation, les travailleurs ont été unanimes que c’est une preuve que le ministre des Infrastructures ne veut pas apporter des solutions aux problèmes posés. Pire, selon eux, ce matin (14 février 2017, ndlr), nonobstant, la ‘’crise’’ au sein du ministère, le premier responsable a daigné mettre le cap sur Koupèla pour le lancement des travaux de bitumage. Toute chose, selon leur interprétation, qui laisse croire que le chef du département en charge des infrastructures, n’a pas la volonté de résorber les revendications. « Je vous dis, dans les lancements de construction et de bitumage, ce sont des détournements qui se font », a laissé entendre le porte-parole des agents du ministère des Infrastructures. Pour lui, à titre d’exemples, il y a, entre autres, les lancements de construction et de bitumage de la route Dédougou-Tougan d’un budget alloué de 25 millions de F CFA et de la route Kongoussi-Djibo, d’un montant de 33 millions de FCFA. « Dans ces montants destinés au lancement, il y a les prises en charge des frais de mission à Paris du ministre, l’acquisition et l’installation de climatiseurs », a souligné M. Yaméogo avant de demander aux militants massés devant lui, si c’est la meilleure destination. « Nous avons suffisamment d’éléments pour que le Premier ministre puisse prendre ses responsabilités », a-t-il ajouté. Le ministre en charge de l’habitat, Maurice Dieudonné Bonanet et le député Abdoulaye Mossé ont aussi fait l’objet de critique par le syndicat qui les accuse respectivement d’avoir perçu dans des frais de lancement des travaux de bitumage de la route Didyr-Toma, 1 million 400 mille de F CFA et 1 million de F CFA pour la mobilisation populaire. De l’avis du SYTTPBHA-MI, ces prélèvements vont porter préjudice à la qualité des infrastructures routières. La volonté de Sidwaya d’entendre le ministre Bougouma sur cette ‘’crise’’ au sein de son département, s’est heurtée à son absence pour son déplacement à Koupèla dans le cadre des travaux de lancement de bitumage. Affaire à suivre.
Boukary BONKOUNGOU