Partout sur le continent africain, des intellectuels, hommes et femmes de différents domaines d’expertise et d’activité ont publiquement manifesté leur « ras-le-bol » face à l’instauration par la France, depuis plus d’un demi-siècle, d’une monnaie qui n’a que pour but d’ « asservir » le peuple africain. Ainsi, sous le slogan de lutte et de mobilisation « Front Anti-FCFA », plusieurs organisations et mouvements de la société civile ont manifesté le 11 février 2017 dans plusieurs pays et villes du continent et dans le monde. Parmi ces organisations, le mouvement Citoyen africain pour la renaissance (CAR) du Burkina, dirigé par Hervé Ouattara et membre de l’urgence panafricaniste (Panaf).
Ancien député du Conseil national pour la Transition, Hervé Ouattara ne manque pas d’afficher cette volonté de mouiller son maillot pour une véritable mobilisation africaine (et au-delà) contre le franc CFA en vue d’une prise de conscience au niveau continental et au Burkina en particulier face à cette monnaie au dessein de servitude.
Le 11 février 2017, sous l’impulsion du panafricaniste Kemi Séba, plus de 20 pays et une quarantaine de villes du monde ont observé une journée internationale contre le francs CFA. A Ouagadougou, l’accent a été mis sur la sensibilisation à travers un panel sur « comment se défaire du franc CFA » à l’endroit des étudiants et autres décideurs parmi lesquels, des partis politiques tels que l’Union pour le progrès et le changement et l’Union pour la renaissance/Parti sankariste (tous de l’opposition). Le message essentiel à retenir est que le combat pourrait être maintenu ou redirigé vers « le boycotte total de tous les produits français » après le bilan des acitivités du 11 février par le Panaf.
A la question de savoir si l’Afrique est prête à avoir sa propre monnaie, M. Ouattara répond : « que l’Afrique disparaisse si elle ne peut pas avoir sa propre monnaie. Comment l’Afrique vivait avant le francs CFA et comment se faisaient les transactions pour qu’on nous dise que l’Afrique n’est pas prête? Il faut que nos dirigeants et la jeunesse africaine prennent leurs responsabilités.» « La peur des dirigeants africains se justifie parce que le Mali est revenu au francs CFA 25 ans après en être sorti simplement parce que la France a travaillé à le phagocyter. Il nous faut être dans un regroupement régional et se mettre ensemble pour réussir le combat », préconise le président du CAR.
Pour Hervé Ouattara, « dire non au francs CFA est un devoir ». Il propose d’ailleurs d’aller à une monnaie Cedeao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest). Hervé Ouattara estime qu’ « il n’y a que des gens qui travaillent à mettre dans la tête des Africains que nous ne pouvons pas voler de nos propres ailes ».
Pour Hervé Ouattara, « la jeunesse africaine doit se réveiller pour rejoindre la lutte enfin que désormais l’Afrique prenne son destin en main pour perpétrer le panafricanisme prônées par les pères de l’unité africaine que sont Kwamé N’Krumah, Thomas Sankara, Sékou Touré et bien d’autres ».
Abel Azonhandé