Deux (02) présumés malfrats ont été présentés aux hommes de médias par les responsables des groupes d’autodéfense communément appelés « koglweogo » de la commune de Kaya le dimanche 05 février 2017. L’un est accusé d’avoir enlevé une fillette de 05 ans à la gare d’arrêt de Kokologho (province du Boulkiemdé) et l’autre, un récidiviste spécialisé dans les vols avec effraction, a été pris en possession d’une moto volée.
A notre arrivée aux environs de 18 heures, il était difficile de se frayer un passage pour accéder à l’espace vide situé en face du « Quartier Général (QG) » des koglweogo, transformé en salle d’auditions d’une soirée. Au milieu de la foule de badauds sont assis au sol 02 individus, les mains ligotées. L’un est adossé à une moto de couleur rose. A côté du second, une jeune femme assise sur une chaise tient une fillette âgée de 05 ans.
Selon les explications de Moumini Ouédraogo, président communal des koglweogo, c’est dans la nuit du samedi 04 février qu’une femme en provenance de la Côte d’Ivoire et en partance pour une localité du Sanmatenga a constaté la disparition de sa fillette à la gare d’arrêt de Kokologho (NDLR : localité de la province du Boulkiemdé). Alertés, les convoyeurs du car à bord duquel se trouvait la femme ont aussitôt entrepris des recherches. Quelques instants après, ils ont réussi heureusement à mettre la main sur un homme non loin de la gare d’arrêt. Ce dernier, a-t-il précisé, portait dans ses bras la fillette disparue. Ce sont donc les convoyeurs du véhicule de transport dont la destination était Kaya qui ont remis le présumé kidnappeur d’enfant aux responsables des koglweogo de la localité.
Interrogé par les journalistes, le principal accusé, qui s’est exprimé en langue nationale mooré, a donné trois versions différentes pour justifier son acte : ‘‘J’ai été envoyé par un marabout de Kokologho ; c’est le père de l’enfant qui m’a demandé de récupérer son enfant pour lui ; je ne jouis pas de toutes mes facultés mentales’’.
Marie Ouédraogo, la mère de la fillette en question, soutient que sa progéniture, nommée Pascaline, a été enlevée à la gare d’arrêt de Kokologho. Visiblement émue, elle dit n’avoir pas de mots pour remercier toutes les bonnes volontés qui lui ont permis de retrouver la petite saine et sauve.
Accusé de vol d’engin à deux roues, le second individu se trouvant aux mains des koglweogo est un repris des « brigadiers » de grand chemin. C.I., pour ne pas le nommer, était déjà tombé dans les filets des koglweogo de Kaya pour vol de téléphone portable. Au dire du responsable des groupes d’autodéfense, il a été interpelé dans la matinée du dimanche 05 février en possession d’une moto qu’il a volée dans la nuit du samedi à l’atelier de réparation d’un mécanicien de la ville. L’accusé a reconnu publiquement les faits. Il a aussi avoué avoir auparavant écoulé sur le marché, grâce à l’aide d’un receleur, 02 motos qu’il avait volées dans la ville en compagnie de trois autres complices. C.I. a confié avoir déjà purgé à la maison d’arrêt et de correction de Kaya deux peines d’emprisonnement ferme respectivement de 06 et 12 mois.
Au dire du chef communal des koglweogo, les 02 présumés malfrats seront par la suite remis aux forces de sécurité qui seront chargées d’approfondir les investigations et de les présenter à la justice.
Interrogé sur les dérives de leurs frères ‘‘brigadiers’’ de Pensa, une commune rurale située à une centaine de kilomètres de Kaya, Moumini Ouédraogo a dit désapprouver tout acte pouvant ternir l’image de la structure. ‘‘ Ceux de Pensa agissent sous l’autorité des koglweogo du Namentenga. C’est pourquoi nous avons de la peine à intervenir dans leur organisation’’, a-t-il indiqué.
Présent sur les lieux, Manem Yam Naaba, chef du canton de Sanmatenga (NDLR : Karim Ouédraogo), conseiller municipal de Kaya et par ailleurs parrain d’honneur des koglweogo de la province, soutient qu’une bonne collaboration en matière de renseignements entre les groupes d’autodéfense et les forces de défense et de sécurité peut contribuer à lutter efficacement contre l’insécurité et le terrorisme dans le pays.
D.D.O.