Le Burkina Faso accueille les 10 et 11 février 2017, les activités marquant la clôture officielle de l’Année internationale des légumineuses célébrée en 2016 sous le thème « Valorisation des légumineuses dans le cadre des Objectifs de développement durable (ODD) et pour la résilience au changement climatique ».L’Année internationale des légumineuses est une initiative de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Elles jouent un rôle important dans les systèmes de production notamment par les rotations culturales qui augmentent la fertilité des sols et partant les rendements agricoles. Autant de vertus qui ont prévalu à la proclamation de l’année 2016 par la 68eAssemblée générale des Nations unies « Année internationale des légumineuses », afin de soutenir la production de ces cultures longtemps délaissées.
A Ouagadougou et à Kongoussi, où auront lieu les travaux de la clôture,les acteurs de la filière présenteront les différents modèles de réussite issus du monde entier dans la chaine de valeurs légumineuses. Le programme des 48 heures de travaux prévoit, entre autres, des visites d’exploitations, une exposition de produits agricoles, des rencontres thématiques et des démonstrations culinaires.
Il s’agit, à travers cette activité, de promouvoir la valeur et l’utilisation des légumineuses dans l’ensemble du système alimentaire, ainsi que leurs avantages dans le traitement des sols, et dans la lutte contre le changement climatique et la malnutrition.
Cette initiative vise à encourager les connexions tout au long de la chaîne des valeurs pour favoriser la production des légumineuses et la recherche, de mieux utiliser la rotation des cultures et de relever les défis de leur conservation ainsi que leur transformation et leur commercialisation. Les légumineuses, faut-il le rappeler, sont des plantes de la famille des Leguminosae ou fabacées, dont les fruits sont contenus dans des gousses.
Les légumineuses, des produits aux vertus divers
Les légumineuses contribuent à la sécurité alimentaire, à la nutrition, à la santé, à la lutte contre les changements climatiques et à la biodiversité, selon l’ouvrage, « Les légumineuses, des graines pour un avenir durable » publié en 2015 par la FAO.
Ainsi, sur le plan nutritionnel, les légumineuses contiennent beaucoup de fibres et de protéines pauvres en matières grasses. Riches en nutriments, en vitamines et en sels minéraux, elles sont d’excellents antioxydants qui ralentissent le vieillissement naturel. Elles contiennent deux fois plus de protéines que les céréales complètes (blé, avoine, orge) et trois fois plus que le riz.
En matière de lutte contre le changement climatique, les légumineuses ont besoin de moins d’eau que les autres cultures pour leur développement, ce qui signifie qu’elles sont particulièrement adaptées à ces terres arides où vivent les paysans qui les produisent. Elles sont plus solides que la plupart des autres plantes cultivées, et résistent aux évènements météo extrêmes, inondations et sècheresses, là où les autres cultures meurent.
Dans le domaine de la sécurité alimentaire, les légumineuses ont un rendement monétaire deux à trois fois plus que les céréales, et offrent donc un grand potentiel pour sortir les agriculteurs de la pauvreté rurale. Elles peuvent être utilisées comme de l’engrais vert, pour enrichir le sol en azote et améliorer sa structure pour les autres cultures.
Les efforts du Burkina Faso pour accroître la production des légumineuses
Les principales légumineuses produites au Burkina Faso sont le niébé, le voandzou et le soja. Ces productions sont généralement réalisées par les couches vulnérables, notamment les femmes dans le cadre de l’agriculture de subsistance.De fait, les légumineuses occupent une place de choix dans les habitudes alimentaires, surtout durant les périodes de soudure et des travaux champêtres. Elles constituent des sources de revenus indispensables pour assurer les dispenses quotidiennes des ménages. La production nationale de niébé et de voandzou s’élève respectivement à 700 000 et 56 000 tonnes, soit des hausses de 22,56% et 19,70% par rapport à la campagne passée, témoignant de l’importance de ces cultures dans l’alimentation des ménages. Par ailleurs 69,2% des ménages en milieu rural et 46,5% des femmes propriétaires de terre produisent des légumineuses.
C’est pourquoi la promotion des légumineuses tient à cœur le gouvernement qui, à travers le ministère de l’Agriculture et des aménagements hydrauliques, n’a cessé de solliciter l’appui des partenaires techniques et financiers pour développer la filière. Et en réponse à ces sollicitations, l’Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a consenti une enveloppe de 336 886 dollars US pour le financement du Projet pilote de développement des légumineuses, dans l’espoir de redynamiser et de booster la production annuelle nationale de légumineuses (niébé, arachide et sésame).Toute chose qui devrait contribuer à renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations et à améliorer substantiellementles revenus des femmes productrices.
D’autres projets conçus dans ce sens sont toujours en attente de financement. Il s’agit notamment du Projet de développement des légumineuses dans les régions du Centre-nord et du Nord, d’un montant de 1 343 150 000 francs CFA, et du Programme de développement de la filière niébé, d’un coût global de 5 766 500 000 francs CFA.
Du reste, les conclusions des travaux de la clôture devraient permettre aux acteurs de la filière légumineuse d’accorder leur violon pour son développement, surtout qu’au Burkina il devrait être suggéré l’institutionnalisation d’une Journée mondiale des légumineuses.
Ministère de l’Agriculture et des aménagements hydrauliques