Les agents du ministère des finances vont observer un arrêt de travail, du lundi 6 au vendredi 17 février 2017, entre 7 et 14h. Ce mot d’ordre de sit-in a été lancé par le Syndicat national des agents des Finances (SYNAFI). Les agents réclament, entre autres, l’application des protocoles d’accord signés en 2011 et plus récemment en août 2016.
Des agents des Finances ont déserté leurs bureaux pour la rue, ce lundi 6 février 2017 à Ouagadougou. Ils ont installé leur piquet de grève face à l’entrée principale du Ministère de l’économie des finances et du développement (MINEFID) donnant sur le mur de la RTB. Ces militants du Syndicat national des agents des finances (SYNAFI) réclament l’application de protocoles d’accord signés en vue de l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. « A sa prise de fonction, la ministre en charge des Finances avait fait mine de résoudre nos préoccupations, mais nous constatons que le protocole d’accord signé sous ses auspices en août 2016, de même que celui de 2011, ne sont toujours pas appliqués », a expliqué le secrétaire général du SYNAFI, Mohamed Savadogo. Les travailleurs entendent également dénoncer la gestion des finances publiques, notamment la disposition autorisant la demande de cotation dans le cadre de la passation de marché par entente directe, pour les marchés dont le montant est inférieur de 5 à moins de 10 millions de F CFA. « En tant que gardien de ces ressources financières, nous considérons que c’est un danger pour le pays, car le phénomène de la gabegie risque d’empirer. Cela est aux antipodes de la gestion efficiente des ressources de l’Etat prônée par le PNDES », a-t-il ajouté. Le SG du SYNAFI s’insurge également contre la propension de la ministre Rosine Coulibaly à faire appel à des compétences déjà en poste dans des institutions internationales. « A la longue, une telle pratique risque de grever le budget de l’Etat. Il faut tenir compte du fait que ces agents signent des contrats de prestations avec des salaires plus élevés que ceux proposés par la grille de salaires de la fonction publique. Or, les agents formés sur place peuvent faire le même travail en étant payé comme des salariés de la catégorie A », a-t-il poursuivi. Les militants du SYNAFI veulent aussi être rassurés sur leur sort dans le cadre du basculement dans le budget-programme. « Nous sommes inquiets du traitement des financiers dans cette nouvelle donne de budget-programme », a –t-il laissé entendre.
A l’arrivée de l’équipe de reportage sur les lieux du sit-in, les travailleurs faisaient face à un dispositif de six cargos de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS), ce qui a fait dire au SG du SYNAFI que le retrait des CRS est une des conditions sine qua none pour un arrêt de ce mouvement d’humeur. « Nous sommes partis pour deux semaines de sit-in, et après nous allons observer une grève de cinq jours si des solutions idoines ne sont pas trouvées à nos préoccupations », a conclu Mohamed Savadogo.
Contactée pour de plus amples informations, l’administration du MINEFID n’a pas réagi.
Nadège YE