Le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a reçu en audience dans l’après-midi du vendredi 3 février 2017, la vice-présidente du Millenium challenge corporation (MCC), Kyeh Kim. Les étapes de la mise en œuvre du Compact 2 ont été au cœur de leur échange.
Pour la deuxième fois consécutive, le Burkina Faso va bénéficier d’un «Compact» (un paquet d’investissements) grâce au Millenium challenge account (MCA), un fonds d’aide au développement du gouvernement américain. En vue de s’accorder avec les autorités du pays sur les actions à mener, la vice-présidente du Millenium challenge Corporation (MCC), Kyeh Kim, s’est entretenue avec le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, au palais de Kossyam, le vendredi 3 février 2017.
A sa sortie d’audience, Mme Kim a traduit sa joie d’être de nouveau, partenaire avec le Burkina Faso dans le cadre dudit programme. A l’entendre, outre les performances du premier Compact, la volonté politique du gouvernement, les efforts de lutte contre la corruption et le renforcement des institutions démocratiques ont été les atouts majeurs qui ont prévalu au choix du Burkina Faso parmi les différents pays éligibles.
Avec le président du Faso, elle a annoncé avoir principalement échangé des prochaines étapes de la mise en œuvre du Compact 2. Dans l’évolution du processus, la vice-présidente du MCC a signifié que le programme est déjà à la première phase. Il s’agit d’une étape d’une durée de deux à trois ans, selon elle, qui consiste «à analyser les contraintes économiques du pays et à identifier les secteurs auxquels il faut s’attaquer» afin de réduire durablement la pauvreté. Tous les projets à identifier pour le Compact devront être alignés avec le PNDES et les objectifs nationaux, a-t-elle aussi relevé.
La CEDEAO solidaire des victimes du putsch manqué
Et c’est passé cette étape de sélection qu’ils seront soumis à l’administration du MCC pour approbation avant la mise en œuvre effective du programme.
A la suite de la délégation américaine, le président de la commission de la CEDEAO, Marcel Alain De Souza a été l’autre hôte du jour du Président Roch Marc Christian Kaboré.
«Nous sommes venus féliciter le président du Faso pour l’élection de madame Minata Samaté/Sessouma au poste de commissaire des affaires politiques de l’Union africaine», a-t-il indiqué à sa sortie
d’audience.
Il a ajouté avoir félicité aussi le président du Faso pour le succès de la conférence de Paris sur le financement du PNDES. «Cela est la preuve que la communauté internationale fait confiance au programme et surtout aux autorités du Burkina Faso», s’est-il réjoui.
Selon Marcel Alain De Souza, il a été également annoncé au président Roch Marc Christian Kaboré que «par devoir de la solidarité», la Communauté a décidé «de remettre un chèque de 500 000 dollars US pour l’indemnisation des victimes du putsch manqué de septembre 2015». Il s’agit, a-t-il dit, de la réalisation d’une promesse qui avait été annoncée par le président sénégalais, Macky Sall, à l’époque président en exercice des chefs d’Etats et de gouvernements de la CEDEAO. «Ce montant ne va jamais remplacer les vies humaines ni soigner les plaies mais c’est une contribution symbolique pour manifester la solidarité des 15 pays de la communauté à l’endroit du peuple burkinabè», a-t-il déclaré après avoir salué les efforts jusque-là accomplis par les autorités du pays à travers les indemnisations et les soins aux blessés.
Contrer les terroristes au Mali à tout prix
Les échanges avec le président du Faso, selon Marcel Alain De Souza, ont aussi porté sur la question sécuritaire de la région. A ce sujet, il a noté qu’il a été abordée avec Roch Marc Christian Kaboré, la situation en Gambie, en Guinée Bissau et au Mali, où intervient la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA).
Dans cette dernière localité, M. De Souza a indiqué que les pays de la CEDEAO ont convenu de la nécessité «d’instaurer une force d’imposition de la paix» plutôt que de maintien de la paix. A l’écouter, il est impératif pour les Etats de la région, de passer à cette étape de lutte contre le phénomène qui va grandissant. «Les terroristes ne peuvent pas venir attaquer, tuer et repartir, alors qu’au niveau de la MINUSMA, on évoque un mandat qui n’autorise pas de les poursuivre jusqu’à leur dernier retranchement», a-t-il déploré.
La situation est d’autant plus inquiétante, selon lui, quand on sait que «ceux qui sont en débâcle de la Libye, de la Syrie et de l’Irak sont en train de converger vers le Nord du Mali, c’est-à-dire, la zone de Kidal». S’ils s’y installent, «ce n’est pas seulement le Mali mais tous les pays de la région qui seront déstabilisés», a-t-il noté.
D’ailleurs, c’est fort de ce constat, a souligné M. De Souza, que les pays de la CEDAEO ont prévu «un forum stratégique afin que la région puisse reprendre en main la situation».
Mamady ZANGO