Deux heures de match durant lesquelles la tribune burkinabé, fidèle au poste, a de nouveau su se faire remarquer : en première ligne de la tribune, juste à coté du féticheur, se tenait le « Général Nazemsse ». L’élégant grand-père - qui avait pour l’occasion accroché deux petits drapeaux à sa casquette - se voulait sérieux mais ne pouvait refreiner sa bonne humeur, esquissant quelques pas de danse discrets alors que les tambours se mettaient à battre la mesure, juste après l’hymne national.
Mercredi (1er février 2017, NDLR), les tirs au but ont succédé à 120 longues minutes de match entre les Etalons et l’équipe égyptienne, qui a fini par décrocher son ticket pour la finale. Au moment où le coup de sifflet final a retentt, on ne savait pas trop ce qui allait nous manquer le plus : l’équipe ou les supporters.
Le rythme régulier des percussions et des sifflets ne s’est pas arrêté une seconde tout au long du match, tandis que l’impressionnante mascotte à tête de cheval, bardée de médailles et de perles, haranguait la tribune qui scandait « On veux le but ! ».
Dès le début du match d’ailleurs, les caméras se sont toutes braquées sur ce groupe de supporters hauts en couleur qui n’a échappé à personne au Gabon, depuis le tout début de la compétition. Il faut dire qu’ils ont su s’imposer dans les gradins, et tout particulièrement le vieux féticheur dont l’air sérieux n’était pas là pour rassurer les camps adverses.
Lorsque la sentence est tombée, le tambour s’est tu, comme le reste de la tribune. Sans un mot, les Hommes intègres – comme on appelle les Burkinabé - se sont levés et ont quitté en silence le stade, alors que le « Général Nazemsse » restait là, prostré, après avoir prié autant qu’il le pouvait jusqu’à la dernière minute.
Du coté de l’organisation, volontaires, journalistes et membres du staff ont nourri tout au long de la compétition une certaine admiration pour les ressortissants burkinabé du Gabon : « On a de la peine pour eux, ces supporters ont tellement donné qu’on aurait aimé les voir en finale », regrette un technicien.
Quelques dizaines de minutes après la fin du match, un chauffeur de taxi camerounais regrette l’absence de cet adversaire-frère à la finale : « même le ciel n’est pas content », dit-il en souriant, alors qu’un incroyable orage s’abat sur Libreville.
Mais dimanche (5 février, NDLR) à la finale, les supporters des étalons l’ont promis : ils seront tout de même au stade pour applaudir le vainqueur, bon joueurs.
Presse COCAN Gabon 2017