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Gabriel Tuscher, expert de hockey: "la discipline a un bel avenir au Faso"
Publié le samedi 4 fevrier 2017  |  Sidwaya




Emissaire de la Confédération africaine de hockey pour toucher du doigt les réalités de la discipline au Burkina Faso, le Belge Gabriel Tuscher a fini sa mission le dimanche 29 janvier 2017 après deux semaines de séjour. Dans cet entretien qu’il nous a accordé, il revient sur son travail, le constat effectué sur le terrain et les projets pour l’essor de cette nouvelle discipline dans le paysage sportif burkinabè.


Voilà deux semaines que vous êtes en tournée dans les clubs de hockey au Burkina. Quel bilan pouvez-vous tirer ?

Je constate qu’il y a eu beaucoup de progrès depuis la formation que j’ai administrée au mois de juillet 2016. Les entraîneurs travaillent bien et les enfants apprennent également. Il y a toutefois quelques choses qu’on peut corriger. Vous savez que les entraîneurs ne sont pas des hockeyeurs de carrière. Il y a de petites erreurs qu’ils enseignent aux enfants sans se rendre compte. Mais globalement le bilan est très positif.

Combien de clubs avez-vous pu visiter au total ?

Je suis passé dans 13 clubs. Nous avons vu 3 clubs à Koudougou, 6 à Ouagadougou, une équipe à Houndé et 3 à Bobo-Dioulasso. Les entraineurs de Dori sont venus travailler avec des enfants ici à Ouaga, à cause de la situation dans le nord du pays. C’était vraiment intéressant de voir tous ces clubs. J’ai également eu une séance de travail avec les entraineurs de Manga, Ouahigouya et Boussé.

A quoi consistait exactement votre travail ?

Mon travail était basé essentiellement sur les entraîneurs. Je n’avais pas le temps d’aller sur le terrain avec les enfants. Je laissais le travail aux entraîneurs pour les juger. Je suis venu avec un ami, Benoît Wyss-Chodat un international Suisse. Il m’a accompagné durant toute la tournée dans les clubs. Sa présence au quotidien sur le terrain était très appréciée. Il a pu dans chaque club, initier une vingtaine d’enfants curieux qui venaient assister à nos travaux.

Quelles sont les difficultés majeures que vous avez constatées sur le terrain ?

La plus grosse difficulté est que les entraineurs n’ont jamais joué au hockey. Ils doivent comprendre le jeu, chaque geste pour pouvoir enseigner correctement. Il y a beaucoup de choses qui sont enseignées en ce moment avec des erreurs. Ce sera très difficile dans le long terme de corriger cela. Nous devons donc agir vite. Il faut que les entraineurs soient beaucoup plus précis dans l’identification des erreurs et leurs corrections.

Quelle solution préconisez-vous en réponse aux difficultés dont vous parliez tantôt ?

Mon constat est très simple. Je dirai à la confédération africaine que les choses avancent bien. Ce qui urge est qu’on doit reprogrammer dans les jours à venir, une formation toujours de niveau 1 comme nous l’avions fait au mois de juillet afin de consolider les acquis des formateurs. De même cette formation va s’élargir à de nouvelles personnes afin de permettre aux entraineurs d’être épaulés dans leurs clubs respectifs par 2 ou 3 encadreurs. Les entraineurs ont tous des gens qui sont prêts à les aider mais ces derniers n’ont pas de formation. Si on ne n’y prend pas garde, ces gens vont enseigner le hockey avec encore plus d’erreurs. Ils doivent donc être formés au plus vite pour permettre au hockey burkinabè de grandir. Dans un an on pourra organiser une formation supérieure pour les entraineurs déjà formés.Une des difficultés que vous avez constatées sur le terrain est sans doute le problème d’infrastructure, notamment les terrains de jeu.

Quelle appréciation faites-vous de cette réalité ?

Idéalement c’est sur des terrains synthétiques de hockey qu’on devrait jouer. Mais on est obligé de s’adapter ici au Burkina. On fait du hockey sur terre plutôt que du hockey sur gazon. Dans certains quartiers et villes c’est sur plateau. Pour ce faire, les techniques doivent être adaptées ainsi que le matériel. Dans des pays voisins j’ai trouvé des balles plus grosses qui sont faites pour les terrains sablonneux ou terre battue. Le problème est qu’il y a un coût pour acquérir ce matériel adapté à nos terrains ici.

Vous avez apporté des équipements à la Fédération burkinabè de hockey. Comment avez-vous acquis tout ce matériel ?

C’est grâce aux réseaux sociaux et à des amis en Belgique, au Pays Bas et en Suisse que j’ai pu faire la collecte. J’ai fait appel aux dons depuis le mois de juin. Cela m’a permis de recevoir près de deux tonnes d’équipements. Ces dons ont été faits par des privés et des clubs. Certains clubs qui décident de changer d’équipement de gardien de but me donnent leurs anciens. D’autres qui changent de sponsors me donnent leurs anciens maillots parce qu’ils ne peuvent plus les utiliser etc. tout le matériel que j’ai acheminé ici m’a été offert. Je n’ai rien dépensé.

De quoi est composé le matériel que vous avez apporté ?

Nous avons acquis 40 équipements de gardiens de but. Un équipement de gardien de but est composé de sabots pour la protection des pieds, de protèges tibias, d’une culotte renforcée, d’un plastron pour protéger le torse, de gants, d’un casque. Nous avons reçu aussi 500 à 600 crosses, 300 balles, des maillots, des chaussures de hockey et des chaussettes.

A combien évaluez-vous la valeur du don ?

Il m’est assez difficile de faire cette évaluation, mais je pourrais dire 8 ou 9 millions. Avez- vous des projets pour le hockey burkinabè ?Je sais que la confédération veut continuer à former des entraineurs au Burkina Faso. J’espère qu’un jour elle me permettra de venir ici pour un séjour de 2 à 3 ans afin que je travaille quotidiennement avec les clubs. Cela permettra au hockey burkinabè de se développer. La discipline a un très bel avenir au Burkina. Elle se structure assez rapidement dans le pays. Il faudra cependant que les clubs se structurent d’avantage. Qu’ils aient des bureaux et le soutien de parents des pratiquants.


Interview réalisé par B. Léopold YE
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Sidwaya N° 7229 du 8/8/2012

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