Le Centre de recherche forestière internationale (CIFOR) a partagé le jeudi 2 février 2017 à Ouagadougou, avec les partenaires de développement, les résultats acquis du projet : «Forêts et adaptation au changement climatique en Afrique de l’Ouest (ACFAO)», mis en œuvre au Burkina Faso depuis 2012.
Le projet : «Forêts et adaptation au changement climatique en Afrique de l’Ouest (ACFAO)», est un projet conçu pour promouvoir le concept d’adaptation basé sur les écosystèmes, en vue de réduire la vulnérabilité des populations rurales, face au changement climatique. Mis en œuvre au Burkina Faso en 2012, le projet prend officiellement fin en février 2017. Durant quatre années d’activités intenses, le représentant du Centre de recherche forestière internationale (CIFOR), Dr Mathurin Zida, a estimé qu’il était nécessaire de partager les acquis majeurs du projet et les leçons apprises, pour informer les initiatives futures d’adaptation au changement climatique. C’est la raison de la tenue de cet atelier, le jeudi 2 février 2017 à Ouagadougou. Avec l’appui du partenaire financier, le Fonds français pour l’environnement mondial (FFEM), cinq sites- pilotes du Burkina Faso, que sont Kalembouli, Sorobouli et Boromissi dans les provinces des Balé et Thiabien et Kou dans le Ziro, ont bénéficié de ce projet. « Dans ces deux provinces, des analyses de vulnérabilité des communautés ont été réalisées avec des approches novatrices », a affirmé M. Zida. Il a, par ailleurs, indiqué que les données du projet ont permis, entre autres, de tester et de mettre au point, un outil d’analyse et de planification de l’adaptation au changement climatique, de démontrer l’importance de vulnérabilité et de capacité adaptative dues au genre dans l’analyse et du rôle joué par les services écosystémiques forestiers. « Les résultats ont démontré clairement que restaurer les services écosystémiques forestiers à cette échelle, accroît la capacité adaptative des ménages en général et des femmes en particulier», a détaillé le représentant du CIFOR, M. Zida. La majorité des populations rurales, comme l’a clarifié le directeur général de l’Economie verte et du changement climatique, Lamine Ouédraogo, dépend en grande partie des ressources forestières, pour assurer sa subsistance et son développement.
Il a noté qu’outre la fourniture de produits alimentaires, du bois énergie et des produits de la pharmacopée, les forêts soutiennent les systèmes de culture en régénérant les sols et en les protégeant contre l’érosion. «La faible implication des acteurs locaux dans les prises de décision politiques et le manque de ressources financières limitent sérieusement la capacité adaptative des populations à cet environnement changeant», a-t-il déploré. Mme Houria Djoudi du CIFOR a pour sa part signifié que la réalisation de ce projet ACFAO a été liée avec les réalités locales des bénéficiaires, où des résultats ont montré qu’il y a des adaptations qui se font d’une manière spontanée au niveau local, dont les services écosystémiques, à savoir les forêts et les arbres, qui jouent un rôle important. Le projet tire à sa fin mais à l’entendre, il y aura d’autres projets qui vont se baser sur les résultats acquis dudit projet. «La recherche n’est pas souvent associée avec le développement et il va falloir faire ce lien, afin de renforcer d’une part, les capacités au niveau institutionnel et national, d’autre part, de mettre en œuvre, des initiatives au profit des populations vulnérables», a-t-elle soutenu. Un des bénéficiaires du projet, Robert Lougué du village de Kalembouli, dans la province des Balé a dit regretté la fin de ACFAO. Il a avoué que le projet a permis aux populations de sa localité, d’améliorer leurs conditions de vie tout en renforçant la gestion durable des forêts. «Avec ACFAO, il n’y a plus eu de coupe abusive du bois, nous avons planté des arbres et bénéficié d’un champ de 10 ha pour nos cultures. Nous souhaitons qu’il y ait un nouveau projet pour un suivi-contrôle, qui va nous permettre de préserver les acquis que nous avons engrangés avec les expériences réussies», a-t-il ajouté.
Afsétou SAWADOGO