La brigade de recherche de gendarmerie de Ouagadougou a mis la main sur une bande de présumés faussaires dans l’établissement des cartes grises et des plaques d’immatriculation d’engins à deux roues. Les circonstances de leur arrestation ont été expliquées aux journalistes, le mercredi 1er février 2017 à Ouagadougou.
Le sieur S. H. et ses acolytes étaient passés, depuis 2013, maîtres dans l’art de l’établissement « illicite » de cartes grises et de plaques d’immatriculation d’engins à deux roues non dédouanés. En effet, outrepassant les procédures légales, ils proposaient à certains commerçants, la possibilité d’établir lesdites pièces moyennant une somme comprise entre 35 000 FCFA et 40 000 FCFA , a expliqué le commandant de la brigade de recherche, Abdoulaye Savadogo, lors de la restitution des faits aux journalistes, le mercredi 1er février 2017 à Ouagadougou.
Des dires du commandant, S. H. qui est un assistant commercial, menait ses activités en partenariat avec un concessionnaire reconnu par la Direction générale des transports terrestres et maritimes (DGTTM), MEGA DIST. Pour accomplir leur forfait, ils collectaient auprès des commerçants complices, les références identitaires de leurs clients ainsi que le numéro de série de l’engin qu’ils utilisaient pour l’établissement de «faux» Certificats de mise en circulation (CMC). A cette étape, ils s’attachaient les services de l’informaticien T.I. dit ‘’Iya’’. Après quoi, S. H. constituait un ensemble de dossiers d’immatriculation, puis se rendait dans des démembrements régionaux de la DGTTM pour l’établissement des cartes grises.
A en croire le commandant Abdoulaye Savadogo, de nombreux agents « indélicats » de l’administration en charge des immatriculations sont impliqués dans l’activité. Et même si les présumés faussaires passent par une procédure illégale, a-t-il précisé, les pièces fournies aux clients sont authentiques et difficiles à identifier, sauf à travers un contrôle approfondi à la DGTTM.
172 cartes grises et 185 plaques d’immatriculation saisies
La combine du sieur S. H. et ses complices a été mise à nue par la gendarmerie, grâce à un informateur dont les conférenciers ont décidé de garder l’anonymat. Sur la date exacte également du début de l’enquête, le commandant de la brigade de recherche de Ouagadougou n’en dira rien. Toutefois, il a relevé qu’il a fallu moins de huit jours pour commencer le démantèlement du réseau. A ce jour, a-t-il dit, une dizaine de personnes ont été arrêtées et le matériel saisi est composé de 810 Certificats de mise en circulation (CMC), 172 cartes grises, 655 plaques d’immatriculation vierges, 185 plaques d’immatriculation déjà établies, 476 fiches vierges pour demande de vérification et trois machines pour confection de plaques d’immatriculation.
A écouter le directeur général de la DGTTM, Mamadou Bougma, le manque à gagner dans le budget de l’Etat, occasionné par cette activité « illicite », s’élèverait à plus d’un milliard de FCFA. Mais pour lui, le mal est encore profond. Car elle entraînerait un problème de sécurité publique. « Si des personnes se retrouvaient avec des moyens de locomotion avec de faux titres, ils peuvent commettre n’importe quel acte sans que les services de renseignements puissent remonter jusqu’à elles », a-t-il déploré.
Dans la perspective de limiter de tels actes frauduleux, M. Bougma a annoncé que le gouvernement a entrepris un projet de modernisation et de sécurisation des titres de transport à l’image de la Carte nationale d’identité burkinabè (CNIB).
Pour l’heure, les conférenciers ont invité les populations à « se conformer à la réglementation en vigueur en matière d’acquisition d’engins en s’assurant d’avoir toutes les pièces nécessaires ». Du reste, ils les ont exhortées à une franche collaboration avec les forces de défense et de sécurité pour une lutte efficace contre l’insécurité sous toutes ses formes.
SIDGOMDE