Une chose est sûre, des masques vont tomber. Des appétits vont s’aiguiser. Et certainement, des illusions vont s’envoler dans ce dernier carré de la compétition. Mais il ne faut pas compter sur les Etalons pour rater le train prenant la destination de la finale. En attendant, ils s’emploieront à momifier les Pharaons ce soir à 19h00 TU au stade de l’Amitié sino-gabonaise pour la première demi-finale de cette 31e édition de la CAN.
C’est sous une pluie battante que les Etalons sont arrivés pour leur dernier entraînement hier matin sur le terrain de l’INJS. A leur descente du bus, les médias étaient déjà au rendez-vous pour les attendre. Les Etalons constituent aujourd’hui la curiosité pour beaucoup de journalistes qui ne misaient pas une pièce sur eux. Mieux, ils ont surpris les observateurs avisés du football par la qualité de leur jeu. Ces derniers n’hésitent plus à miser sur eux comme un candidat sérieux à la succession de la Côte d’Ivoire. Un statut que les Etalons commencent à assumer tout doucement. « Nous nous sentons bien. En cinq ans, nous jouerons notre deuxième demi-finale alors que pendant ce laps de temps, l’Egypte n’a rien montré. C’est vrai que les Pharaons ont remporté beaucoup de titres mais nous voulons aussi surfer sur notre bonne vague et avec l’expérience que nous avons pu acquérir pour épingler le trophée dans notre palmarès» a fortement annoncé Bakary Koné dit le «Général Bako», l’un des cadres du vestiaire des Etalons. Comme un symbole, le sélectionneur national a salué bras levé la presse et s’est immédiatement ébranlé vers le centre du terrain. Sous la pluie battante, il n’a pas cherché à s’abriter. Il est resté loin des caméras et des micros, laissant ses joueurs sous les projecteurs. Il a même toléré que ces derniers prennent le temps d’endosser leurs impers avant de se présenter pour l’entraînement. Une preuve qu’il veut certainement plus dans cette compétition que ses joueurs. L’adversaire du soir, l’Egypte n’est pas un inconnu pour les Etalons en phase finale de CAN. En 1998, les Pharaons avaient battu l’équipe nationale burkinabè à ce même stade de la compétition (2-0) dans leur CAN avant de remettre cela deux ans plus tard à Kano (4-2) en phase de poule. Aujourd’hui, l’Egypte se présente devant les Etalons avec l’étiquette de la meilleure défense du tournoi (0 but encaissé). Mais cela est loin d’éblouir la volonté des joueurs burkinabè à les faire tomber. «Ce stat ne nous fait pas peur car nous avons des éléments offensifs capables de débloquer des situations à tout moment. A nous donc de prouver que nous méritons d’être là et marquer des buts si nous voulons nous qualifier» a laissé tonné le «Général Bako». Les Etalons sont prêts à aller à l’impact et sans retenu à l’image de son capitaine Charles Kaboré qui est sous la menace d’une suspension tout comme Yacouba Coulibaly, Abdou Razack Traoré et Préjuce Nakoulma en cas d’un prochain avertissement. «J’aborderai le match sans réfléchir et je jouerai à fond. Advienne que pourra. On est 23 et même en cas de suspension une autre personne va jouer. Je ne vais pas me retenir. Si je dois récolter un carton pour le bien de l’équipe et pour la qualification, je le récolterai mais j’espère que je ne l’aurais pas pour pouvoir participer au dernier match» a assuré le capitaine Kaboré. Pour Aristide Bancé, le groupe garde la confiance accumulé depuis le début de la compétition avant d’aborder la demi-finale car c’est une rencontre qui se jouera sur des détails à son avis.
Jonathan Pitroipa, revenu auprès de ses coéquipiers pour les encourager ne cache pas sa satisfaction de voir le groupe maintenir le cap et garder le navire à flot. «Ce serait maintenant bien de rentrer avec une coupe en main après cinq CAN d’affilée pour enrichir notre carrière. C’est donc le moment d’y aller à fond et bien terminer la compétition. Si nous ne voulons pas avoir des regrets, c’est maintenant » a martelé le feu follet burkinabè indisponible pour la suite de la compétition mais présent sur le banc pour pousser ses camarades à se surpasser. Les Etalons compteront donc sur leur capital sympathie auprès du public gabonais et de la forte colonie burkinabè présente à Libreville pour momifier et bien momifier les Pharaons ce soir à 19h00.
Béranger ILBOUDO
De Libreville (Gabon)
Quatre Etalons sous la menace de suspension
La question fait débat un peu partout au Burkina Faso. Il s’agit de cette affaire de carton jaune lors de la présente Coupe d’Afrique des nations (CAN) qui se déroule au Gabon.
Les cartons reçus lors des matchs de poule ont été annulés en quart de finale. Par contre, ceux reçus à ce niveau (1/4de finale) restent en vigueur pour la suite de la compétition.
Par exemple les quatre joueurs Etalons (Charles Kaboré, Préjuce Nakoulma, Yacouba Coulibaly et Blati Touré) avertis lors du match des quarts de finale face à la Tunisie sont sous la menace de suspension pour la finale ou le match de classement s’ils écopent encore de carton jaune au cours du match de ce soir face à l’Egypte. Le Burkina Faso a d’ailleurs été informé par la Confédération africaine de football (CAF). Pour ce qui est du cas Charles Kaboré qui fait jaser sur le nombre de ses cartons du premier tour, le capitaine des Etalons n’avait reçu qu’un. Il s’agit de celui contracté lors de la rencontre face aux Lycaons de la Guinée Bissau.
Yves OUEDRAOGO