L’Union des religieux et coutumiers du Burkina (URCB) a validé, le lundi 30 janvier 2017, à Ouagadougou, le document stratégique pour la procréation responsable.
Les religieux et coutumiers se sont engagés à accompagner la politique nationale de Planification familiale (PF) à travers la mise en œuvre des activités de relance de la planification familiale. C’était à l’issue de l’atelier de validation du document stratégique pour la procréation responsable, tenu le lundi 30 janvier 2017, à Ouagadougou. Au cours de la rencontre, il s’est agi, entre autres, d’exhorter les acteurs coutumiers et les différentes confessions religieuses, membres de l’Union des religieux et coutumiers du Burkina (URCB/SD) à s’engager auprès des autorités nationales, des partenaires techniques et financiers, de la société civile et des autres acteurs pour la promotion de la procréation responsable. L’URCB a souhaité que l’attention portée sur les femmes et les enfants au plan socio-sanitaire soit maintenue et accentuée. Les participants à l’atelier ont également recommandé que les actions retenues dans le cadre de cette stratégie de promotion de la procréation responsable soient prises en compte par les communautés religieuses et traditionnelles et menées efficacement. Par ailleurs, pour la mise en œuvre de la promotion de la PF, les coutumiers et religieux ont opté pour la procréation responsable. C’est dans cette optique que le document stratégique pour la procréation responsable a été rédigé pour servir de boussole au sein des religieux et des coutumiers. En effet, selon le coordonnateur national de l’URCB, le Dr Youssouph Kientéga, ce document stratégique résume la vision des religieux et des coutumiers sur la planification familiale. Pour la mise en œuvre de cette planification familiale, il a fait savoir qu’il est important pour les différentes communautés de sensibiliser leurs fidèles à la nécessité d’avoir une procréation responsable. « La procréation responsable, c’est faire un enfant quand on le désire et permettre à la femme de faire des enfants dans le juste milieu », a souligné le coordonnateur de l’Union.
Le respect des prescriptions religieuses
Et d’ajouter que les grossesses rapprochées ont des conséquences négatives sur la santé de la femme et de l’enfant. Il a affirmé que l’Union ne prône pas la limitation des naissances, mais l’espacement de celles-ci. Aussi, des représentants de certaines communautés ont donné leurs points de vue sur la PF. Pour le Pasteur Etienne Bamogo, représentant la communauté évangélique, Dieu a donné la responsabilité à chacun de gérer sa famille. Par conséquent, l’Eglise évangélique sensibilise ses fidèles à avoir une procréation responsable en espaçant les naissances, a-t-il déclaré. Le représentant des musulmans, l’imam Alidou Ilboudo, a pour sa part, indiqué que la communauté musulmane prône aussi la procréation responsable. « Avant toute naissance, nous devons nous assurer que les conditions de procréation, de naissance et de développement de l’enfant sont réunies au sein du couple et de la famille afin d’assurer un bien-être à la société », a-t-il indiqué. Et de dire que cela doit être fait dans le respect des prescriptions des textes coraniques. Pour la mise en œuvre de la PF dans les communautés, il a affirmé que des sensibilisations sont faites dans les mosquées et les centres d’enseignement coraniques avec en toile de fond, des séances de causerie sur la question. Quant au représentant des coutumiers, le Baloum Naaba de Tampuy, il a fait savoir que la planification existait déjà dans la société traditionnelle, sous le nom de ‘’rogyargré’’. «Aujourd’hui, nous voulons faire comprendre à la jeunesse, qu’il y a des méthodes qui peuvent aider à espacer les naissances et que la planification familiale est acceptée par les coutumiers», a-t-il laissé entendre. A la clôture de l’atelier, les représentants de chaque communauté ont signé le document pour marquer leur adhésion à la stratégie qui a été adoptée.
Wamini Micheline OUEDRAOGO