A quelques jours de la rentrée pédagogique après celle administrative effectuée le 17 septembre dernier, tous les acteurs du monde éducatif s’activent dans la cité du Cavalier rouge pour les derniers réglages avant la date du 1er octobre. C’est le constat que nous avons fait en nous rendant dans les différents établissements de la ville de Koudougou et dans les librairies, le 25 septembre 2012, pour prendre le pouls de cette rentrée scolaire. D’une manière générale et en dépit des multiples difficultés financières et de l’insuffisance des places chaque année dans les établissements publics, parents d’élèves et chefs d’établissements œuvrent pour une bonne rentrée scolaire. Quant aux libraires, ils affirment que les affaires ne marchent pas comme ils le souhaitent pour l’instant.
Le 1er octobre 2012 est la date retenue pour la rentrée scolaire sur l’ensemble du territoire national, particulièrement dans la région du Centre-Ouest qui a le privilège d’abriter la commémoration des festivités du 11 décembre 2012. Une situation qui avait poussé de nombreux Koudougoulais à penser que contrairement à la date du 1er octobre, le Centre-Ouest effectuerait sa rentrée le 15 septembre dernier. Sur ce sujet, les commentaires allaient bon train. Et le gouverneur de la région, Pascal Komyaba Sawadogo, s’est prononcé sur la question en disant ne pas être informé de cette date précoce. Cette déclaration du premier responsable de la région a rassuré plus d’un. L’équivoque ayant été levée, professeurs, enseignants, directeurs d’établissements, parents d’élèves et élèves sont en pleine préparation pour cette rentée scolaire 2012-2013 dans la cité du Cavalier rouge. Dans l’ensemble, c’est surtout le problème d’insuffisance de places qui fait souffrir de nombreux parents d’élèves et constitue du même coup une angoisse pour les chefs d’établissements. Mélanie Rouamba que nous avons rencontrée à la librairie d’Afrique, venue pour acheter des fournitures scolaires pour ses deux enfants admis au second cycle, affirme qu’elle cherche difficilement une place en classe de seconde pour un de ses enfants dans un établissement privé dont les frais de scolarité s’élèvent à 85 000 F CFA. A propos des établissements publics, elle avoue qu’il n’est pas toujours facile d’y obtenir la place car, justifie-t-elle : « il faut passer par quelqu’un qui, à son tour, va soumettre la doléance à une autre personne pour avoir la place. C’est un long cheminement et coûteux ». La parente d’élève dit ne pas comprendre pourquoi il est difficile d’obtenir la place dans les établissements publics. L’élève Issa Kaboré en classe de BP1, que nous avons rencontré au lycée provincial de Koudougou, a aussi embouché la même trompette. Ce dernier était dans cette situation car, il a dit être venu pour récupérer le dossier de son frère qui n’a pas eu la place en seconde.
Plus de 300 dossiers reçus pour les classes de 6e et de seconde
Le proviseur du lycée provincial de Koudougou, Julien Zezouma Sanou, qui s’est prononcé sur le sujet, a confié qu’ils sont dans une ambiance électrique surtout pour les places en classes de 6e et de seconde. « Nous avons reçu plus de 300 dossiers pour le test de recrutement en 6e et près de 332 dossiers pour les trois classes de seconde. Nous sommes à la fois dans des angoisses et des inquiétudes. Avec un tel effectif pléthorique, puisqu’au dessus de la capacité d’accueil de nos infrastructures (140 élèves par classe), nous ne savons même pas comment les installer », a-t-il relevé. Pour lui, le gouvernement doit, dans l’avenir, développer une stratégie : soit il augmente le nombre de points pour l’obtention du Brevet d’Etude du Premier Cycle (BEPC), soit il construit des infrastructures au niveau du secondaire pour supporter les élèves du primaire après le Certificat d’études primaires (CEP). Au niveau de l’école primaire centre « A », l’Association des parents d’élèves (APE) met les bouchées doubles pour mettre tout en ordre avant le 1er octobre pour une rentrée effective des enfants. A en croire son vice-président, Guissou Touré, ils ont élaboré un programme pour le bon fonctionnement de l’établissement. Il s’agit de la réfection des tableaux, de l’organisation des cours les jeudis, de la dotation des instituteurs en fournitures et mobiliers de bureau, etc. Mais il a souligné que souvent, ils sont confrontés à un problème financier pour exécuter ce programme dont la principale source de revenus est la cotisation APE qui s’élève à 2 500 F CFA par élève et dont le recouvrement est difficile. Concernant les fournitures scolaires qu’offre le gouvernement à travers les mairies aux écoles primaires, M. Touré a laissé entendre qu’à l’heure actuelle, l’école centre « A » a déjà reçu ses fournitures et n’attend que la rentrée pour les partager aux écoliers. Du côté des libraires, contrairement à ce que l’on pourrait penser, ils ne se frottent pas les mains. Bien que la période soit propice aux bonnes affaires, l’ambiance, à les en croire, est morose cette année. Selon Arouna Sana, les années précédentes, à l’approche de la rentrée scolaire, il faisait de bons chiffres d’affaires. Mais depuis que le gouvernement distribue les fournitures aux écoliers, l’affluence n’est plus de taille. Qu’à cela ne tienne, il a salué cette initiative du gouvernement dans ce contexte de vie chère. Il a dit garder tout de même l’espoir que les clients viendront. A la librairie d’Afrique, le gérant, Omar Nana, avoue, lui aussi, ne pas être bousculé par les clients. Il a fait remarquer que ces derniers viennent au compte-goutte au fur et à mesure que la date de la rentrée s’approche.