Des fondateurs qui usent d’astuces pour grignoter le salaire des vacataires, on en trouve. En effet, malgré le nombre considérable de jours fériés au Burkina, certains fondateurs d’établissements privés trouvent moyen d’en créer d’autres. Pour un rien, l’établissement est fermé. Soit pour la commémoration de l’anniversaire du fondateur ou celui de son enfant, soit pour bien d’autres choses sans relation avec l’école. Décrétant, à tout va, des jours ouvrables fériés dans son établissement et ramenant, de fait, élèves et enseignants à la maison. Les élèves sont généralement contents parce qu’ils n’iront pas en classe. Quid des enseignants ? Ils se reposent aussi. Non pas parce qu’ils le veulent, mais parce qu’ils ont été astreints au repos par le fondateur. Il n’est pas question ici de dire de ne pas fêter un anniversaire, mais c’est quand cela est fait à dessein que le problème se pose. La plupart du temps, les auteurs de ces pratiques jouent sur le temps pour faire des économies sur les heures de vacation des enseignants. En agissant ainsi, ces fondateurs ne voient que le côté gain, oubliant ainsi que les élèves aussi en pâtissent. Il va sans dire que la qualité de l’enseignement prend un coup. Le jeu en vaut-il la chandelle ? Surtout que l’année scolaire est déjà émaillée de beaucoup de jours de troubles où les élèves ne font pas cours. Si fait que, pour remplir les bulletins de notes en fin d’année, les enseignants ont des problèmes : ou l’élève n’a pas de notes, ou il n’a qu’une seule note. Si l’élève n’arrive pas à passer en classe supérieure, tant mieux, parce qu’il pourra reprendre la classe et avoir un bon niveau. Mais s’il passe en classe supérieure avec un tel niveau, il a toutes les chances d’être recalé en classe d’examen pour quelques années encore. En fait, les responsabilités sont partagées. Les parents ont un droit de regard sur l’éducation de leurs enfants. De ce fait, à chaque fois que l’enfant prétend ne pas avoir cours, les parents doivent aller aux nouvelles. Ils doivent suivre l’enfant pour qu’il ne fasse pas les frais d’une formation au rabais. D’autant plus que les frais de scolarité vont crescendo. Par ailleurs, l’enseignement privé est devenu un business florissant. Ceci s’explique aisément par le fait que la demande dépasse l’offre en matière d’éducation. Ce n’est pas pour autant qu’il faut inscrire sa progéniture dans n’importe quelle structure informelle qui se fait appeler établissement d’enseignement. Il y a urgence à recadrer ce milieu. Comme par enchantement, à l’approche de la rentrée des classes, les établissements « poussent » de toutes parts. Parmi ces écoles, nombreuses sont d’ailleurs celles qui ne respectent aucune norme en la matière. C’est tout comme si l’Etat fermait les yeux sur cette pagaille puisque certaines personnes peuvent tout se permettre dans ce domaine sans être inquiétées. On verra bien si l’Etat sortira de son indifférence pour mettre fin à cette situation comme il l’a fait en augmentant les frais des heures de vacation. C’est sûr, déjà, les fondateurs peu scrupuleux cogitent pour voir comment s’y prendre pour contourner cette décision.