Le jeudi 26 janvier 2017, les gouverneurs des 13 régions du Burkina Faso, accompagnés par le ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité intérieure, Simon Compaoré, ont été reçus au palais de Kosyam par le maître des lieux, Roch Marc Christian Kaboré. A l’issue de l’audience, leur porte-parole, par ailleurs gouverneur de la région de l’Est, le colonel Ousmane Traoré, a situé la presse sur l’objet de l’entrevue avec le président, qui a essentiellement tourné autour des préoccupations de l’heure.
La lettre de mission adressée aux gouverneurs fait obligation à chacun d’eux d’assurer le fonctionnement effectif de chaque région et le renforcement du dispositif administratif de base. Il leur revient aussi de garantir le relais concret de la réorganisation des services déconcentrés de l’Etat, la bonne préparation de la mise en place de la décentralisation intégrale…
Quoi de plus normal donc pour nos gouverneurs de région de rendre régulièrement compte de leur exercice à leur mandant et de recevoir éventuellement de lui de nouvelles orientations ? Selon le rendez-vous de jeudi dernier avec le chef de l’Etat, selon le porte-parole du groupe, le colonel Ousmane Traoré, gouverneur de la région de l’Est, il s’est agi pour les représentants du président du Faso qu’ils sont dans leurs circonscriptions administratives respectives de recevoir des orientations et des directives pour l’accomplissement des missions à eux confiées. L’occasion leur a été donnée de présenter à leur hôte certaines préoccupations dont la résolution devrait leur permettre de s’engager en toute sérénité dans l’exercice de leurs fonctions. A son avis, présentement, la première urgence, c’est la mise en œuvre du Plan national de développement économique et social (PNDES). L’autre aspect concernant les préoccupations, a-t-il indiqué, c’est la question sécuritaire au niveau des régions du pays. Il y a aussi le renforcement de l’autorité de l’Etat dans les circonscriptions administratives dont ils ont la charge. On ne saurait non plus omettre les inquiétudes d’ordre administratif, dont l’organisation du travail proprement dit sur le terrain.
D. Evariste Ouédraogo
Encadré
Trois questions au gouverneur de la région du Sahel
Régions du Burkina qui fait, dans une moindre mesure, l’actualité actuellement du fait de sa proximité avec le Mali voisin et des attaques terroristes récurrentes qui s’y déroulent, le Sahel cristallise toutes les attentions. A juste titre nous avons tenu à arracher quelques mots au colonel-major Péguy Hyacinthe Yoda, son gouverneur, qui a bien voulu se prononcer sur la question sécuritaire dans sa zone.
Comment se présente aujourd’hui la situation sécuritaire au Sahel ?
Cette situation actuellement est celle que tout le monde connait, mais il faut dire qu’avec les dernières attaques que nous avons connues, les forces de défense et de sécurité (FDS) ont entamé une réorganisation très profonde qui consiste à amener beaucoup plus d’effectifs pour occuper certaines zones qui ne l’étaient pas auparavant. Il y a l’équipement aussi qui a suivi et nous sommes dans une phase où le renforcement des moyens est effectif au niveau de la région du Sahel, ce qui nous permet de vivre une période d’accalmie. Avec les moyens que l’Etat a décidé de mettre à la disposition des FDS, les jours à venir seront meilleurs.
Quel est l’état d’esprit des populations dans votre région ?
C’est vrai que l’état d’esprit des sahéliens est caractérisé par l’inquiétude, mais elle va s’apaiser au fur et à mesure qu’ils verront un déploiement effectif des FDS dans la zone, ce qui va permettre d’amenuiser les différentes attaques que nous enregistrons. C’est cela qui viendra tranquilliser les populations, mais il faut compter aussi sur leur participation. Elles peuvent nous aider à travers des échanges d’informations et la collaboration franche que nous essayons d’instaurer avec elles pour avoir des informations utiles, afin de permettre aux FDS de travailler correctement.
Dans la région de l’Est où vous étiez précédemment, c’était des démêlés avec les koglwéogo. Maintenant à votre nouveau poste au Sahel, il est question d’attaques terroristes à répétition. Le gouverneur que vous êtes est-il dans une mauvaise passe ?
Je ne pense pas. C’est une mission que le pays m’a confiée et j’essaie avec les ressources à ma disposition de la mener à bien. Il n’y a pas de bravoure ou de fierté particulière. Je l’exerce en tant que soldat qui a une mission à accomplir et je le fais avec le plus grand dévouement.
Propos recueillis par :
D.E.O.