Une foule de manifestants, exigeant la libération de huit personnes détenues dans une affaire d’excision, ont défoncé la porte de la gendarmerie de la localité ce jeudi 26 janvier 2017.
Il s’agit d’une manifestation suite à l’interpellation de huit personnes qui seraient impliquées dans des cas d’excision de six ou sept fillettes de 1 à 5 ans la semaine dernière à Bagré village, l’un des deux principaux quartiers de la ville de Bagré.
Ce jeudi donc, une foule s’est rendue à la gendarmerie pour réclamer leur libération. Très remontés, les manifestants n’ont pas voulu entendre raison, malgré l’intervention du premier adjoint au maire, l’implication de chefs coutumiers et le président Koglweogo de la zone, qui ont tous tenté, en vain, de les calmer. Ils ont défoncé porte et fenêtre des locaux de la gendarmerie pour libérer les personnes qui y étaient gardées à vue.
S’en sont suivi des courses-poursuites et des affrontements avec la gendarmerie qui ont duré de 12h à 16h. Depuis Tenkodogo, le chef-lieu de la région, des renforts de gendarmerie, commandés par le capitaine Bouda, ont été dépêchés. Des CRS ont aussi été acheminés sur place. Une quinzaine de personnes auraient été arrêtées.
Des habitants que nous avons interrogé assurent qu’un individu serait à la base de cette affaire. «C’est lui qui a dénoncé les cas d’excision auprès des autorités. Ensuite, il est passé voir les parents des enfants excisées pour demander de l’argent afin de passer voir les gendarmes pour étouffer l’affaire». Il aurait ainsi empoché entre 300 000 et 450 000 FCFA, en fonction de nos témoins.
Alors que la foule se dirigeait vers la gendarmerie pour demander des comptes, l’indélicat a pris la fuite. Mais aux dernières nouvelles, il aurait été arrêté par les Koglweogos à 20 kilomètres de Bagré et remis aux forces de l'ordre.
Ezéchias Ouédraogo (à Bagré)