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Burkinabè : des militaires radiés dépeignent leurs peines au Haut-conseil pour la réconciliation
Publié le samedi 21 janvier 2017  |  AIB
Hervé
© Autre presse par DR
Hervé Tapsoba, porte-parole des militaires radiés de 2011.




Ouagadougou–Une délégation de 566 militaires burkinabè ont fait part vendredi au Haut-conseil pour la réconciliation et l’unité nationale (HCRUN), des peines qu’ils endurent depuis leur «injuste» radiation, consécutive aux violentes mutineries de 2011.

«Nous sommes venus au HCRUN pour dire toute la vérité. Les chefs militaires qui sont en train de bloquer la suite (une éventuelle réintégration, ndlr), nous les connaissons. Ils n’ont qu’à être honnêtes avec eux-mêmes. Aucun chef militaire n’a été touché (par les radiations, ndlr)», a affirmé Hervé Tapsoba, porte-parole des militaires radiés.

M. Tapsoba qui s’exprimait vendredi à l’issue d’une rencontre avec le Haut-conseil pour la réconciliation et l’unité nationale (HCRUN), a assuré que son souci c’est d’abord la justice puis la vérité.

On rappelle que 566 militaires et 136 policiers ont été radiés sous le régime de l’ex président Blaise Compaoré, à la suite de violentes mutineries qui ont secoué presque tous les garnisons durant le premier semestre de 2011.

Malgré leurs innombrables appels à la clémence, ils n’ont pas encore été réintégrés.

«C’est un chef qui m’a mis dans cette histoire alors que j’étais Sergent-chef. Les officiers m’ont appelé et mis devant les jeunes pour essayer de les calmer pendant la mutinerie. C’est après être passé 2 ans et 6 mois en prison que la justice m’a acquitté. Et jusqu’à présent, on ne pas dit ce qu’on me reproche», a déclaré un certain Valentin.

«Les six ans que nous entamons dans le chômage, c’est pas facile. Il y’en a qui sont morts par manque de soins. Nous ne pouvons pas comprendre cette injustice, car il y a des cousins des officiers qui ont pillé et qui sont toujours dans les rangs», a-t-il soutenu.

Quant à «cette injustice» dont les concernés parlent, le président du HCRUN, Benoit Kambou se veut clair : «s’il faut entendre des personnes de la hiérarchie, on les entendra».

A la question de savoir le pouvoir dont dispose le HCRUN pour résoudre le problème de ces ex-militaires, M. Kambou a précisé que le Haut-conseil fera des propositions de solutions à l’endroit du régime en place qui en disposera. Mais avant il faudra entendre toutes les parties, selon lui.

Cette rencontre intervient après la manifestation simultanée des militaires et des policiers radiés, le 10 janvier dernier, pour disent-ils, dénoncer le blocage de leurs dossiers par leurs hiérarchies respectives.

Le HCRUN, mis en place en mars 2016, devrait rencontrer dans les prochains jours, les policiers radiés, les proches des victimes de l’insurrection populaire d’octobre 2014 et de ceux du coup d’Etat déjoué de septembre 2015, ainsi que les travailleurs déflatés.


bl/ata
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