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Effets du changement climatique au Burkina Faso :"L’Approche champ-école" de la FAO...
Publié le jeudi 19 janvier 2017  |  Sidwaya




L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a organisé le 17 janvier 2017 à Koudougou, un atelier d’information et d’échanges sur la stratégie de mise en place du projet : «Intégrer la Résilience Climatique à la Production Agricole et Pastorale pour la Sécurité Alimentaire dans les Zones Rurales vulnérables à travers l’Approche Champ Ecole des Producteurs».

Au Burkina Faso comme dans bien d’autres pays, le changement climatique a des impacts importants sur les terres, l’eau et les écosystèmes agricoles. Une situation qui menace dangereusement les moyens de subsistance de la grande majorité des populations rurales. Face à la situation causée par le changement climatique et en réponse, le projet GCP/BKF/054/LDF, une initiative conjointe du ministère de l’Agriculture et des Aaménagements hydrauliques, la FAO et le Fonds mondial pour l’environnement (FEM) ont vu le jour et visent à renforcer la capacité des secteurs agricole et pastoral du Burkina Faso à faire face au changement climatique. Ce projet est intitulé : « Intégrer la Résilience Climatique à la Production Agricole et Pastorale pour la Sécurité Alimentaire dans les Zones Rurales vulnérables à travers l’Approche Champ Ecole des Producteurs».
Il est financé par le FEM et mis en œuvre par la FAO, en collaboration avec les ministères en charge de l’agriculture, des ressources animales et celui de l’environnement, et intervient dans les régions du Centre-Ouest, du Centre-Nord, de l’Est et du Sahel. Et ceci en inscrivant les pratiques et les stratégies d’Adaptation au changement climatique (ACC) dans les initiatives de développement agricole en cours, les politiques agricoles, la programmation et l’augmentation de l’adoption des pratiques et des technologies d’ACC par les communautés rurales. Le projet, d’une durée de quatre ans selon sa coordonnatrice, Marie Bernadette Toé/Kiébré, couvre la période 2015 – 2019, et aidera particulièrement les communautés vulnérables de sa zone d’intervention que sont les quatre régions concernées à intégrer les considérations du changement climatique en vue d’accroître la résilience des systèmes de productions agricoles et pastorales.
Les Champs-écoles des producteurs (CEP) et les Champs-écoles agropastoraux (CEAP) sont entre autres, les outils sur lesquels le projet s’appuiera pour renforcer les capacités des agriculteurs et des éleveurs sur diverses thématiques orientées sur les bonnes pratiques d’ACC et d’intégration des systèmes culture/élevage/ arbre. Au Burkina Faso, l’approche Champ-école des producteurs (CEP) a été introduite par la FAO au milieu des années 1990. Son succès est reconnu par le gouvernement qui l’a adoptée en 2010, comme approche de vulgarisation du Programme national de vulgarisation et d’appui-conseil agricole (PNVACA) du ministère en charge de l’agriculture. Toutefois, le modèle standard des CEP, centré exclusivement sur les cultures (production végétale), présente des limites d’intégration. En effet, d’après la coordonnatrice du projet, la majorité des producteurs pratique des systèmes intégrés de culture/ d’élevage/ d’arbre. Aussi, les curricula actuels des CEP n’abordent pas suffisamment la problématique du changement climatique dont les effets compromettent sévèrement les activités agro-sylvo-pastorales.
L’appui aux producteurs pour le renforcement de leur capacité de résilience climatique requiert donc une approche holistique orientée sur leurs moyens de subsistance a indiqué la coordonatrice nationale du projet, Mme Marie Bernadette Toé/Kiébré. Le CEAP qui est une approche flexible, est fondée en ce qui la concerne, sur les résolutions intégrées des problèmes des agro-pasteurs, contexte dans lequel il est approprié.

Un projet tout particulier !

Pour l’implantation des CEAP le projet collabore avec les services techniques centraux et déconcentrés de l’Etat, à savoir ceux du ministère des Ressources animales et halieutiques, du ministère de l’Environnement, de l’Economie verte et du Changement climatique, du ministère de l’Agriculture et des Aménagements hydrauliques. Aussi des partenariats sont créés avec des organisations non gouvernementales ou des associations d’agro-pasteurs intervenant dans les quatre régions d’intervention du projet.
L’atelier de Koudougou se veut ainsi, un cadre de concertation entre le projet et ces différents partenaires en vue de jeter les bases d’une collaboration fructueuse. Un atelier dont l’objectif principal selon la coordonnatrice nationale du projet est d’informer et échanger avec les partenaires sur la stratégie de mise en œuvre des CEAP dans les quatre régions. Les participants ont au terme de l’atelier, valider la stratégie de mise en œuvre des champs-école agropastoraux dans le cadre du projet, qui met l’accent sur la résilience de l’adaptation au changement climatique mise en œuvre par la FAO et financé par le FEM.
La particularité de ce projet à en croire sa coordonatrice, c’est surtout l’approche de champ-école agropastoral qui est un outil de vulgarisation relativement nouveau parce que ce qui est connu au Burkina Faso jusqu’ici, ce sont les champs-école des producteurs qui eux, s’intéressent exclusivement aux productions végétales. C’est donc une démarche nouvelle qui prend en compte l’ensemble des éléments qui rentrent dans le compte d’exploitation du producteur. Et depuis la mise en œuvre du projet, des résultats palpables sont déjà visibles sur le terrain, a laissé entendre la coordonatrice nationale.

François KABORE
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