Environ un millier de personnes ont marché vendredi à Ouagadougou pour manifester leur soutien aux Forces de Défense et de Sécurité (FDS), ciblées par des attaques armées depuis les fusillades du 15 janvier 2016 dans la capitale burkinabè qui a fait une trentaine de morts et environ une centaine de blessés, a constaté un journaliste de ALERTE INFO.
Habillés en tee-shirts blancs et jaunes sur lesquels il est écrit "Un peuple, Une Nation, Une Armée", lançant de temps en temps "La patrie ou la mort nous vaincrons !", les marcheurs qui ont emprunté l’avenue des Cinéastes sous la fraicheur ont été reçus par la hiérarchie militaire au rond-point des cinéastes à Ouagadougou vers 11H00 (GMT et heure locale) à qui ils ont réitéré leur "soutien indéfectible" aux FDS éprouvés par des attaques armées notamment dans la partie Nord du Burkina.
Les marcheurs, membres de la coalition de six Organisations de la Société civile (OSC), ont été conduits par Safiatou Lopez Zongo, qui a remis un mémorandum contenant dix recommandations au colonel Mady Sawadogo, représentant le chef d’état-major général des Armées (CEMGA), pour transmettre au chef de l’Etat Roch Marc Christian Kaboré, par ailleurs ministre de la Défense.
Cette manifestation est une "reconnaissance à l’endroit de l’armée qui a été au côté du peuple lors de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014" qui a contraint le président Blaise Compaoré à démissionner du pouvoir et s’exiler à Abidjan en Côte d’Ivoire et du "putsch manqué de septembre 2015", a indiqué Safiatou Lopez, ajoutant que "si l’armée n’était pas du côté du peuple" lors de ces mouvements, le bilan de perte en vie humaine allait être plus lourd.
La coalition d’OSC "avait voulu soutenir les FDS (financièrement car elle) a pu recueillir une somme de cinq millions FCFA pour les familles des victimes (des attaques armées) mais les FDS n’ont pas voulu recevoir ça, (la hiérarchie) a dit qu’il y avait l’action sociale", a-t-elle ajouté.
Dans ce mémorandum, les marcheurs souhaitent la "réorganisation du système de défense et de sécurité conformément aux conclusions du sommet de la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) et du G5 Sahel, le renforcement des services de renseignement intérieurs et extérieurs, le déploiement des militaires pour renforcer la sécurité et le renforcement des contrôles policiers aux frontières et à l’intérieur".
Ils demandent également que l’Etat "alloue des ressources budgétaires conséquentes à la défense, la sécurité et la lutte contre l’extrémisme violent et dote nos FDS en matériels militaires" entre autres.
"Je voudrais juste au nom du chef d’état-major des armées vous remerciez sincèrement pour cette grande mobilisation qui témoigne de votre soutien aux FDS. Je me ferai le devoir de transmettre votre mémorandum pour suite à donner", a dit le colonel Mady Sawadogo, chef de la division de renseignement de l’Etat-major des armées.
La coalition de six OSC, dirigée par Safiatou Lopez Zongo, envisage rencontrer le ministre de la Défense et des Anciens combattants, Roch Kaboré pour plaider pour la prise en compte des recommandations issues de leur mémorandum.
Le 16 décembre, l’attaque d’un poste de sécurité à Nassoumbou, au Nord du pays a fait 12 soldats tués, des blessés et matériels notamment des véhicules et munitions endommagés.
BBO