Coup de théâtre au tribunal militaire de Ouagadougou. Le principal accusé, le caporal Madi Ouédraogo, que tout le monde attendait, est passé à la barre. Et il n’a pas été avare en révélations. Il estime être victime d’un complot suite à son refus d’exécuter un plan de l’ex-Premier ministre Yacouba Isaac Zida. Un plan qui aurait consisté à éliminer certaines personnalités, dont les généraux Djibrill Bassolé, Gilbert Diendéré et l’actuel président de l’Assemblée nationale Salifou Diallo. Selon l’accusé, le général Zida voulait faire sa «révolution» et ses trois personnes étaient des obstacles à son projet.
Pendant près de trois heures, le caporal Madi Ouédraogo donne sa version des faits sur le projet d’attaque de la maison d’arrêt et de correction des armées (MACA). Son refus d’exécuter une mission commandée par l’ex-Premier ministre Yacouba Isaac Zida fait de lui une cible à abattre, raconte-t-il.
« Pour un procureur qui veut la vérité, quand Madi vous informe que Zida l’a appelé et lui a demandé, avec quinze autres de ses camarades qu’il a nommément cités, en tout cas pour la plupart, que Zida leur a donné l’ordre d’aller tuer les deux généraux : le général Djibrill Bassolé, le président Gilbert Diendéré et le président de l’Assemblée nationale. A partir du moment où il vous dit ça et qu’il dit : telles personnes étaient avec moi, si vous voulez la vérité allez leur demander, je ne vois pas de raison pour le parquet de dire qu’il ment. Sauf si le parquet lui-même ne veut pas découvrir la vérité », appuie Me Christophe Birba, l’un des avocats de la défense.
Absence d’un témoin capital, incohérence dans certains faits, pour les avocats de la défense, la thèse du complot contre Madi Ouédraogo et ses camarades se confirment au fur et à mesure, selon Me Odilon Gouba. « Ce dossier est vide. C’est parce qu’il a refusé d’exécuter une mission consistant à assassiner des personnalités du pays que la machine s’est retournée contre lui », abonde-t-il.
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