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Mutineries de 2011 : Les radiés se rappellent au bon souvenir des autorités
Publié le jeudi 12 janvier 2017  |  L`Observateur Paalga
Mutineries
© Autre presse par DR
Mutineries de 2011: policiers et militaires radiés dans la rue pour réclamer leur réintégration




La vague de manifestations des hommes de tenue en 2011, on s’en souvient, avait eu pour conséquence la radiation de centaines d’éléments des forces de défense et de sécurité. Ces mutins, qui ont entrepris depuis de multiples actions, attendent encore d’être situés sur leur sort et n’auraient plus d’interlocuteurs. Raison pour laquelle la frange militaire des radiés s’est fait entendre le 10 janvier 2017 en face de l’état-major général des Armées pendant que les ex-policiers ont organisé une marche qui les a conduits au ministère de l’Administration territoriale et de la Sécurité intérieure (MATDSI). Selon l’un des anciens sous-officiers militaires, ce sont les autorités elles-mêmes qui ont créé l’insécurité en radiant 600 hommes formés pour lutter contre ce fléau.


A hauteur du rond-point des cinéastes, c’est un important cordon sécuritaire qui est érigé et qui oblige les usagers à bifurquer sur la droite en direction de la Cathédrale de Ouagadougou, créant des bouchons-monstres dans cette partie de la ville déjà embouteillée en temps normal. Plus loin, en face c’est l’état-major général des Armées qui est encerclé de partout par des soldats, l’arme en évidence. Difficile de ce fondre dans la masse pour parvenir à l’épicentre de ce rassemblement. C’est en effet devant l’état-major que se sont regroupés les anciens militaires radiés de la mutinerie de 2011 pour se faire entendre. Même arsenal aux alentours de la justice militaire qui était déjà l’objet d’attention sécuritaire ces temps-ci en raison du procès des ex-RSP. La place du «Lion» grouillait de monde et c’est après maintes bousculades que nous avons pu tendre notre micro au porte-parole des militaires révoqués, Hervé Tapsoba. «Nous sommes sortis depuis 6h pour comprendre ce qui se passe au sujet de notre dossier, car personne ne veut se prononcer dessus. Nous réclamons la justice pour ces 600 personnes qui ont été radiées injustement. Mes camarades et moi ne sommes pas là pour empêcher les travaux de la justice militaire».

Pour le porte-parole des manifestants, ils ne sont plus militaires depuis 5 ans et vont patienter pacifiquement, car l’esprit militaire qu’on leur a inculqué les anime encore. «Quand on ne casse pas et qu’on ne fait pas de bruit, on ne dérange pas l’ordre public. Le problème n’est pas politique mais militaire. Le SG du ministère de la Défense refuse de transmettre notre demande d’audience au président du Faso et cela dit tout. Faire du tort à 600 personnes aguerries au maniement des armes, c’est une injustice, et dans ce contexte on ne peut construire un Burkina nouveau», lâche-t-il.

Pour Mesmin Bénao, ex-sous-officier, dans un Etat de droit on ne peut pas radier un militaire sans que ce dernier soit passé en conseil de discipline. Il était au 32e Régiment d’infanterie commando (RIC). «On a servi de boucs-émissaires. Fort heureusement nous vivons toujours, car on a eu la chance. Quelques années en arrière on aurait pu être exécutés. Le président du Faso, le président de l’Assemblée, le ministre de la Sécurité sont interpellés. Nos autorités créent elles-mêmes l’insécurité, car elles ont radié 600 hommes qui ont été formés pour tuer ; elles nous ont remerciés et gardé ceux qui ont semé les troubles. Certains ont même été réintégrés», a-t-il expliqué.

Sur ces entrefaites une délégation sortie de l’état-major des Armées rejoint les croquants. L’un de ses membres somme «qu’est-ce que vous voulez ? Où se trouve votre responsable ? Ici à notre niveau nous ne gérons que les questions de militaires en fonction. Nous ne sommes pas habilités à résoudre ce type de problèmes. Rester sur ces lieux représente une agression pour nous. Vous avez 15 mn pour quitter cette place». Et l’un des déflatés de rétorquer : «Nous sommes là, car c’est le général Honoré Nabéré Traoré (NDLR : CEMGA à l’époque les faits) qui a signé nos lettres de radiation». Après d’intenses discussions entre les manifestants, ces derniers se calment et quittent les lieux en rangs. Comme s’ils étaient toujours en caserne.

Même ambiance du côté du ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité intérieure (MATDSI) où les policiers révoqués attendaient désespérément le ministre Simon Compaoré. «Nous voulons savoir si nous allons être réintégrés. On veut être situés. Notre lutte se fera en plusieurs étapes. Au fur et à mesure que nous avancerons, elle pourrait prendre une autre envergure. 136 fonctionnaires, à savoir 134 assistants, 1 officier et 1 commissaire de police, ont été chassés en dépit du fait que la mutinerie a permis l’augmentation des salaires. Aucun d’entre nous n’a été conduit en justice. On nous reproche l’insubordination et le fait d’avoir tiré en l’air. Nous n’avons commis aucun acte répressif ; il n’y a aucun acte de vandalisme à notre compteur. Nous avons juste revendiqué de meilleures conditions de travail», se défend Mahamadi Tidiga.

W. Harold Alex Kaboré
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