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Chefferie coutumière: Naaba Panantougri règne désormais sur Manéga
Publié le mardi 10 janvier 2017  |  Sidwaya
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© Autre presse par Salam Ouédraogo
Me Frédéric Pacéré Titinga a été intronisé chef de Manega (province d`Oubritenga) le 7 janvier 2017 sous le nom de règne de Naaba Panantougri (aigle huppé d`Afrique)




Désigné le 6 décembre 2016 par le Naaba Saaga de Zitenga, Me Frédéric Titinga Pacéré, qui a pris le nom de Naaba Panantougri, règne depuis le samedi 7 janvier 2017 sur le canton de Manéga. La cérémonie d’intronisation a connu la présence de plusieurs personnalités de l’intérieur comme de l’extérieur du Burkina Faso.

Le village de Manéga dans la province de l’Oubritenga a connu une ferveur particulière dans la journée du samedi 7 janvier 2017. En effet, c’est ce jour que l’homme de lettres, de droit et de culture, Me Frédéric Tintinga Pacéré dit Naaba Panantougri a officiellement pris le gouvernail de son « royaume », un canton qui regroupe 26 villages. Les festivités ont commencé dans la matinée avec l’entrée officielle de Naaba Panantougri au palais des chefs du canton, exclusivement réservé aux 26 villages, à la diaspora et aux autorités administratives. A 14h 00, la place abritant la cérémonie d’intronisation était bondée de monde. La population, mobilisée, sous un soleil de plomb, attendait de voir Me Pacéré dans sa nouvelle posture de chef de canton. A 15h 00, des coups de canons et des chansons d’une « colonne » de femmes annoncent la sortie imminente de Naaba Panantougri. Quelques minutes après, un véhicule gris, avec à son bord le nouveau chef, fait son entrée à la place du cérémonial accompagné de ses griots et de sa garde rapprochée. Le public est invité à l’accueillir par des acclamations. Après avoir fait le tour de l’esplanade pour saluer ses invités, le chef s’installe sur son trône, un coussin dressé sous une tente de fortune. La cérémonie peut maintenant commencer. Au parloir, tous les intervenants ont loué la grandeur, le mérite et le patriotisme de l’homme. Pour le ministre de la Culture, des arts et du tourisme, Tahirou Barry, c’est un honneur pour lui de transmettre toutes les salutations et félicitations du gouvernement à « une valeur sûre de notre culture au Burkina Faso ». La désignation de Me Frédéric Titinga Pacéré pour présider à la destinée du canton de Mnéga, à l’entendre, est un enrichissement du patrimoine culturel du « pays des Hommes intègres » parce que c’est une manière de sauvegarder les valeurs traditionnelles. « Je souhaite que Dieu lui donne la santé, l’énergie et la force pour mener à bien sa mission aux bénéfices de la nation. A la population, je lui demande d’être à ses côtés pour qu’il continue de valoriser notre culture », a lancé le ministre Tahirou Barry. Et au représentant des filles et fils de la commune rurale de Ourougou-Manéga, Emmanuel Ouédraogo de renchérir : « Nous lui souhaitons la longévité et qu’il arrose la racine pour que la branche fleurisse, qu’il ajoute la terre à la terre ». Le bâtonnier de l’Ordre des avocats du Burkina Faso, Me Mamadou Savadogo, a paraphrasé l’une des citations du premier avocat du pays pour dire qu’il a commencé à ajouter la terre à la justice à travers ces actions pour la promotion des droits de l’Homme dans le monde et ensuite, à la culture burkinabè avec son musée et sa poésie. Pour sa part, Naaba Panantougri a salué la présence de tous ses amis, autorités coutumières, religieuses et coutumières venus l’honorer. En outre, il a loué la sagesse des autres prétendants au trône qui, après avoir appris sa candidature, se sont désistés. « Je m’engage à travailler chaque jour pour construire mon pays », a-t-il soutenu.

Joseph HARO

La vie « mystérieuse » de Me Frédéric Titinga Pacéré
Né vers 1943 de Manéga Naba Guiègmdé, Me Frédéric Tinga Pacéré est le premier enfant de son père à connaître l’école du Blanc. A 11 ans, il perd son père qui avait demandé à le voir avant de quitter la Terre pour le royaume des ancêtres. Pour cause, il avait un message à laisser à son fils : « Il ne faut pas laisser les études pour le trône. L’avenir appartient à ceux qui connaîtront et l’école des blancs et l’école des Noirs de l’Afrique profonde ». Cependant, si à la fin de ces études et cette vie active, le trône ancestral était vacant, il s’impose quel que soit l’âge. Son père ne lui laissa pourtant pas d’héritage, car tout ce qu’il a pu avoir dans la vie fut de rechercher un héritier. « J’étais donc mon propre héritage, mais pour ma vie, il faisait peser sur moi et m’enveloppait de toute sa bénédiction. J’ai toujours eu l’impression sinon la certitude que j’étais conduit par une force immanente avec souvent impossibilité de me soustraire », confesse Me Pacéré. Ainsi, de ses péripéties de la scène internationale et de ses missions périlleuses, il échappera « à des mines que d’autres qui précéderont ou suivront prendront de plein fouet ». Le 31 décembre 2015, l’héritier finissait, et l’école et sa vie active à 73 ans. Quelques semaines plus tard, le chef régnant de Manéga s’éteignit en août 2016. La nécessité de son accession revient donc en surface comme une évidence. Le conseil des anciens lui demanda, alors de monter au trône de son père après le retrait des autres prétendants, pouvoir qui l’attendait pendant plus de 60 ans. La cérémonie de désignation intervint le 6 décembre 2016 à Nooguin, capitale administrative coutumière de Zitenga, sous la présidence du Zitenga Naaba Saaga.
J H


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