Ouagadougou - Malgré deux armes à feu et 225 munitions retrouvées chez lui, Sibiri Gilbert Guira, le premier civil à comparaitre à l’audience du dossier sur la tentative d’attaque de la prison militaire de Ouagadougou, a rejeté lundi la responsabilité sur un certain marabout surnommé Ladji, a constaté l’AIB au troisième jour des auditions.
M. Guira, chauffeur de tricycle qui a comparu lundi après-midi, est accusé de «détention illégale d’arme de guerre et de munitions».
Il n’a pas reconnu les faits, soutenant qu’il a transporté des matériels jusqu’à son domicile sans savoir qu’il s’agissait d’armes à feu et de munitions.
Selon les chefs d’accusation lus par le président de l’audience, le juge Hervé Dabiré, les perquisitions au domicile de Sibiri Gilbert Guira a permis d’y retrouver deux armes à feu et 225 munitions.
Dans ses explications, l’inculpé a soutenu que lesdites armes et munitions lui aurait été remises par un certain marabout surnommé Ladji (El Hadj) qui se trouverait être à la fois son beau-frère (mari de sa sœur) et son bailleur (logeur).
A en croire M. Guira, le marabout lui aurait remis ces armes et munitions contenues dans un sac, bien enveloppées, sans toutefois lui notifier de quoi il s’agissait.
«Ladji a refusé de me dire le contenu du sac. Comme c’est un marabout, j’ai pensé qu’il s’agissait de son matériel de travail », a argumenté l’accusé, répondant à la question du commissaire du gouvernement lui demandant s’il peut transporter des objets chez lui sans savoir de quoi il s’agit.
Après des échanges avec l’avocat commis à la défense de l’accusé, le président de l’audience a suspendu l’audience pour la reprendre demain mardi à 8 heures 30 minutes, avec certainement, des confrontations avec le nommé Ladji, l’autre civil inculpé dans le dossier.
Les inculpés ont commencé à comparaitre depuis vendredi dernier. La plupart des comparus, n’ont pas reconnu l’intégralité des faits à eux reprochés.
Les inculpés de ce procès sont principalement des éléments de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP). Ils sont accusés, entre autres, de «détention illégale d’armes de guerre et d’«association de malfaiteurs», des infractions punies par la loi.
Ces militaires, selon les chefs d’accusation, projetaient d’attaquer la MACA pour libérer les présumés cerveaux du coup d’Etat manqué du 16 septembre 2015 dont les généraux Gilbert Diendéré et Djibrill Bassolé.
En plus de la MACA, ces ex-RSP devaient attaquer des positions de l’armée burkinabè, suivant un plan devant être mis en exécution le 31 décembre 2015.
Ouvert le 20 décembre dernier, le procès a été suspendu le lendemain, à la demande des avocats commis à la défense, au motif de bien connaitre le dossier.
L’ouverture de ce procès devrait être suivie de celle des autres dossiers dont celui du putsch manqué, intitulé «Ministère public contre le général Gilbert Diendéré».
Agence d’information du Burkina
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