Les premières personnes qui ont comparu lors des auditions des inculpés dans le dossier dit «Madi Ouédraogo et 28 autres» relatif à la tentative d’attaque de la Maison d’arrêt et de correction des armées (MACA) afin de libérer les principaux présumés instigateurs du putsch manqué de septembre 2015 au Burkina Faso, ont nié les faits, a constaté APA vendredi au Tribunal militaire de Ouagadougou.
L’audition des premiers inculpés a commencé ce vendredi matin à 8 heures (GMT et locales). Tous les quatre comparus, dans la matinée n’ont pas reconnu les faits à eux reprochés.
Ils reconnaissent toutefois avoir assisté à une rencontre au domicile de Madi Ouédraogo (le cerveau de l’opération), mais se défendent d'avoir été informés de l’ordre du jour qui devrait porter sur la préparation d’un plan d’attaque de la MACA.
«Moi, j’ai assisté à la réunion parce que Madi (Madi Ouédraogo) est mon voisin, en plus l’ordre de jour devait porter sur la récupération de nos matériels restés au camp à l’issue de la dissolution du RSP (Régiment de sécurité présidentielle)», s’est défendu le caporal Bontogo Yaméogo, l’un des accusés.
Quant à Kientéga Pascal, un autre inculpé, il soutient avoir aperçu le regroupement chez Madi Ouédraogo alors qu’il était de passage pour rejoindre une connaissance à périphérie sud de Ouagadougou.
Lors de l’interrogatoire, le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire, Alioun Zanré, a reproché aux accusés de n’avoir pas informé leur hiérarchie alors qu’il leur est enseigné dans les écoles militaires que «le compte-rendu libère le subordonné ».
Certains des avocats commis pour la défense des inculpés ont regretté « l’intimidation » de leurs clients par leurs chefs hiérarchiques, au cours de l’audience.
En réaction, le commissaire du gouvernement a répondu qu’il n’y a aucunement intimidation, mais que certaines interventions des chefs militaires lors de l’audience s’expliquent par le rôle pédagogique que doit jouer le Tribunal militaire.
Les auditions des inculpés, suspendues à midi, ont repris cet après-midi au tribunal militaire de Ouagadougou.
Les inculpés de ce procès sont principalement des éléments de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP). Ils sont accusés, entre autres, de «détention illégale d’armes de guerre et d’«association de malfaiteurs», des infractions punies par la loi.
Ces militaires, selon les chefs d’accusation, projetaient d’attaquer la MACA pour libérer les présumés cerveaux du coup d’Etat manqué du 16 septembre 2015 dont les généraux Gilbert Diendéré et Djibrill Bassolé.
En plus de la MACA, ces ex-RSP devaient attaquer des positions de l’armée burkinabè, suivant un plan devant être mis en exécution le 31 décembre 2015.
Ouvert le 20 décembre dernier, le procès a été suspendu le lendemain, à la demande des avocats commis à la défense, au motif de bien connaitre le dossier. Il a repris jeudi.
L’ouverture de ce procès devrait être suivie des comparutions dans d'autres dossiers dont celui du putsch manqué, intitulé «Ministère public contre le général Gilbert Diendéré».