Le Forum des organisations de la société civile de l’Afrique de l’Ouest, plateforme nationale du Burkina Faso (FOSCAO-BF) a tenu une conférence, le vendredi 23 décembre 2016 à Ouagadougou. Les échanges avec les journalistes ont porté sur les résultats de l’atelier sur les politiques fiscales pour la lutte contre les inégalités au « pays des Hommes intègres ».
Réunis en atelier, les 23 et 24 décembre 2016 dans la capitale burkinabè, les membres du Forum des organisations de la société civile de l’Afrique de l’Ouest (FOSCAO) ont livré aux journalistes les résultats de leurs travaux, lors d’une conférence de presse. La thématique de la rencontre portant sur les politiques fiscales pour la lutte contre les inégalités au Burkina Faso, le forum a estimé que le gouvernement burkinabè doit intensifier les contrôles pour permettre le paiement des impôts sur les salaires, supprimer les discriminations dans l’imposition des sociétés, autoriser les régies de recettes et instituer un impôt général sur le revenu des personnes physiques. Aussi, l’exécutif doit-il réduire les niches fiscales en fiscalisant certains secteurs comme l’agriculture et renforcer les mesures de lutte contre la fraude et l’évasion fiscale. Selon le coordonateur du FOSCAO-BF, Mamoudou Ouédraogo, ces recommandations répondent à un besoin pour le Burkina Faso de réduire les inégalités. Et cet atelier, a-t-il dit, a permis à sa structure de livrer les résultats d’une étude sur l’idéal progressiste des systèmes d’imposition aux représentants des OSC actives et des institutions étatiques. « Dans le souci d’obtenir les résultats escomptés, nous avons adopté une démarche participative prenant en compte les avis principales des parties prenantes au Burkina Faso », a souligné le coordonateur. De ce fait, a-t-il indiqué, il est fondamental de sensibiliser les populations à l’incivisme fiscale, de développer la pratique de redevabilité, de renforcer le système de recouvrement sans oublier que les OSC doivent être des acteurs de lutte contre l’incivisme fiscal. La société civile ouest-africaine a estimé que la réduction des inégalités passe aussi par le financement de l’éducation à travers, entre autres, le renforcement des capacités des acteurs de l’éducation, l’adoption d’un système éducatif type au Sahel, la fourniture des dépenses pour créer des universités dans toutes les régions et l’accroissement de l’offre éducative au postprimaire et secondaire. Concernant les politiques de protection sociale, l’Etat doit réduire les taxes sur les factures d’électricité et les matériaux de construction, subventionner les constructions de logements sociaux et de sensibiliser les paysans à mettre leurs terres en valeur. Le représentant du secrétariat régional du FOSCAO, Emile Bela Kouakou, a précisé que l’ambition de son organisation est de donner une autre image de la société civile. « Qu’elle ne soit pas celle qui s’oppose aux gouvernants mais celle qui les accompagne dans leurs actions de développement», a-t-il soutenu.
Joseph HARO