Le procès de l’affaire dit «Madi Ouédraogo et 28 autres» relatif à la tentative d’attaque de la Maison d’arrêt et de correction des armées (MACA) afin de libérer les principaux présumés instigateurs du putsch manqué de septembre 2015 au Burkina Faso, se poursuivra vendredi à Ouagadougou.
Le Tribunal militaire de Ouagadougou a réaffirmé jeudi soir sa compétence à juger l’affaire, rejetant ainsi la requête des avocats de la défense qui ont évoqué l’incompétence dudit Tribunal.
Ouvert le 20 décembre dernier, puis renvoyé au 5 janvier le lendemain, à la demande des avocats commis à la défense, le procès a repris ce jeudi matin aux environs de 8 heures (GMT et locales).
A la reprise à 10 heures 15 minutes, après une suspension d’environ deux heures, les échanges ont essentiellement porté sur les exceptions évoquées par les avocats de la défense. Ceux-ci ont estimé que le tribunal militaire n’est pas compétent par traiter de l’affaire.
«Nous avons lancé l’assaut judicaire ce matin », a déclaré Me Christophe Birba, l’un des 22 avocats de la défense, à l’issue de la suspension.
Selon lui, les conseils de la défense ont demandé au tribunal militaire de se déclarer incompétent en ce sens que «les infractions poursuivies n’ont aucun rapport avec le tribunal militaire».
En outre, les avocats des accusés ont, selon Me Birba, demandé «la nullité de la procédure pour violation de la loi et de la constitution».
Après les débats entre les conseils de la défense et le commissaire du gouvernement, près le Tribunal militaire de Ouagadougou, Alioun Zanré, le procès a été de nouveau suspendu pour reprendre cet après-midi.
Au début du procès, les 20 et 21 décembre dernier, les avocats commis d’office se sont déportés du dossier, estimant n’avoir pas eu le temps nécessaire pour s’en imprégner.
Le tribunal militaire qui avait dit avoir respecté la loi en la matière, a néanmoins accédé à la requête des avocats en renvoyant le dossier au 5 janvier.
Les inculpés de ce procès sont principalement des éléments de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP) accusés, entre autres, de «détention illégale d’armes de guerre et d’«association de malfaiteurs», des infractions punies par la loi.
Ces militaires, selon les chefs d’accusation, projetaient d’attaquer la MACA pour libérer les présumés cerveaux du coup d’Etat manqué du 16 septembre 2015 dont les généraux Gilbert Diendéré et Djibrill Bassolé.
En plus de la MACA, ces ex-RSP devaient attaquer des positions de l’armée burkinabè, suivant un plan devant être mis en exécution le 31 décembre 2015.
L’ouverture de ce procès devrait être suivie de celle des autres dossiers, notamment l’attaque de la poudrière de Yimdi, l’affaire du pont Nazinon ainsi que le dossier du putsch manqué, intitulé «Ministère public contre le général Gilbert Diendéré».
ALK/od