En route pour la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) Total 2017, les Etalons du Burkina séjournent depuis le 27 décembre à Marrakech au Maroc pour un stage d’une dizaine de jours. Ce regroupement permettra à l’entraineur Paulo Duarte d’évaluer la forme physique de ses poulains et d’asseoir sa stratégie pour affronter les phases de poule où l’équipe nationale burkinabè croisera les Lions Indomptables du Cameroun (14 janvier 2017), les Panthères du Gabon (18 janvier) et les Lycaons de la Guinée-Bissau (22 janvier).
Si le stage de préparation est un rituel, la nouveauté est malheureusement l’absence de la presse, déclarée persona non grata à ce regroupement. Pour l’Association des journalistes sportifs du Burkina (AJSB), cette décision, pour le moins inattendue, est incompréhensible et incongrue. Certes, le souci de l’encadrement technique du Onze national serait de travailler dans la sérénité et la quiétude, loin du regard des hommes de médias, mais cela ne saurait constituer un motif pour empêcher la presse de faire son travail d’information. Les Burkinabè ont le droit de savoir comment se préparent leurs ambassadeurs pour la biennale du football africain, de se faire une idée de l’effectif, de la forme des joueurs et du cadre dans lequel se déroule le stage. Sans chercher à jeter l’anathème sur qui que ce soit, l’AJSB s’insurge contre cet état de fait. Les joueurs, tout comme l’encadrement technique, ont toujours eu besoin de la presse pour communiquer. L’unique journaliste présent à Marrakech se trouve être l’attaché de presse de la Fédération burkinabè de football (FBF) dont le rôle est de faire de la communication pour la structure qui l’emploie. Par conséquent, il donnera à la presse de l’information filtrée marquée du sceau de la subjectivité. C’est bien la première fois que les Etalons partent en préparation sans la presse nationale. Cette presse subit-elle aujourd’hui une sanction pour avoir relayé une altercation entre joueurs lors de la préparation pour la CAN 2015 à Nelspruit ? Si c’est le cas, les journalistes sont dans leur rôle : celui de tirer la sonnette d’alarme lorsque rien ne va. L’équipe nationale n’est pas un club de football appartenant à un individu ou un groupe d’individus. Elle est l’affaire de tout un peuple et au nom du droit du peuple à l’information, la presse doit être présente pour lui rendre compte à moins qu’on ne veuille cacher des choses à l’opinion publique.
L’AJSB appelle donc toutes les parties prenantes à cette décision à revoir leur copie car il ne sert à rien d’ouvrir un front contre la presse à la veille d’un tel tournoi qui appelle à l’union de tous. Ecarter les médias du stage de préparation de la CAN 2017 reviendrait certainement à les présenter comme un oiseau de mauvais augure et à créer du même coup un climat délétère dont on pourrait bien se passer. Maintenir alors une telle décision s’assimile à une sanction contre les journalistes. C’est également violer le droit à l’information sur leur équipe nationale de football.
L’AJSB déplore donc cette décision insensée et interpelle le ministre des Sports et des Loisirs ainsi que la FBF afin que le tir soit rectifié pour le bien de tous.
Fait à Ouagadougou, le 29 décembre 2016
Le Président de l’AJSB
Jérôme Tiendrébéogo
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