Les rideaux tomberont sur l’année 2016 dans quelques heures. Au cours de cette année, plusieurs événements ont rythmé la vie de la nation burkinabè : des attaques terroristes répétées à l’affaire des tablettes reçues par l’Assemblée nationale en passant par les actions des groupes d’autodéfense, Koglwéogos. Pour les Burkinabè, des personnalités ont marqué positivement ou négativement l’année qui s’écoule par leurs actions diverses. Dans ce micro-trottoir réalisé par Fasozine dans la ville de Ouagadougou, des citoyens vous révèlent les noms de leur homme de l’année 2016.
Francis Héma, transporteur : « De mon avis, c’est la question des Koglwéogos. Avec toutes les discussions qu’il y a eu autour de ces groupes d’auto-défense, on avait l’impression que l’Etat refusait de prendre ses responsabilités. Aussi à côté de cela, c’est comme si le rôle principal même des Koglwéogos a foutu le camp. Tout ceci fait qu’on se pose des questions à savoir si les Koglwéogos en question ne sont pas quelque part manipulés. Surtout qu’on sait qu’ils ont toujours existé dans certaines provinces et régions du pays, sans qu’on ne parle d’exagération dans l’accomplissement de leur tâche. En tout cas il faut que l’Etat, les chefs des Koglwéogos et tout le monde réfléchissent normalement et bien sur cette affaire, pour trouver les bonnes solutions qui vont arranger toutes les parties ».
Aminata Yago, étudiante en communication-marketing: « La personnalité qui a retenu mon attention est le ministre de la Communication, Rémis Fulgance Dandjinou. Tout en lui reconnaissant une parfaite sérénité, la maitrise de son sujet, j’estime qu’il a beaucoup changé. On se souvient tous de ses propos fâcheux à l’endroit des journalistes, où il disait, je crois, que celui qui ne veut pas obéir fasse comme Norbert Zongo. Pour moi, en tant qu’un pur produit du milieu journalistique, c’est inacceptable venant de lui, d’autant plus que dans un passé récent c’était lui le distributeur de cartons à X ou Y pour un quelconque acte. Aujourd’hui, moi je lui donne à mon tour un carton orange, en guise d’interpellation ».
Denis Bogodogo Soma, conseiller régional du nord/MPP: «J'ai été marqué positivement par le président du l’Assemblée nationale, Salifou Diallo par ce que j’ai constaté que c’est quelqu’un qui a une personnalité, qui pèse sur l’hémicycle et je sens qu’il maitrise vraiment l’hémicycle. On ne sent pas les opposants et malgré la diversité des partis, j’ai comme l’impression qu’il a embarqué tout le monde dans le même bateau. Je trouve ça extraordinaire malgré qu’il soit beaucoup critiqué par certaines OSC et par une certaine classe de la jeunesse ; ce qui fait que j’ai un regard particulier sur lui. Ce qui m’a le plus marqué chez lui, c’est au niveau des différentes lois qu’il a pu faire voter, surtout les enquêtes parlementaires sur le foncier et les mines, même si jusque-là, les sanctions n’ont pas été appliquées. Je constate que c’est quelqu’un qui est vraiment décidé à apporter la lumière sur beaucoup de chose dans ce pays par ce que, je l’ai suivi avant les élections présidentielles , il était vraiment déterminé à montrer des bonnes choses aux Burkinabè, quoi que c’est un peu difficile vu que nous n’avons pas assez de ressources mais néanmoins il essaie de faire ce qu’il peut. Pour le reste de son mandat, je voudrais qu’il aille jusqu’au bout de ses promesses. Il a avancé des choses pendant la campagne électorale et quand on regarde au niveau de l’hémicycle ce qui se fait, on voit qu’il est en train de tenir sa promesse. Maintenant, est ce que cela aboutira ? C’est là aussi le vrai problème».
Abdoulaye Diasso, informaticien : « Moi je retiens le président de l’Assemblée nationale. Je le dis en référence à ses déclarations que je qualifie de hasardeuses et surtout on pourrait qualifier certaines d’entre elles de manque de considération et de respect pour les populations. Il faudrait qu’il redescende sur terre, parce qu’il occupe ce poste actuellement parce que le peuple l’a souhaité».
Yaya Malo, étudiant en géographie à l’Université Ouaga I Pr Joseph Ki-Zerbo : « Pour moi, la personnalité qui m’a marqué est le ministre d’Etat Simon Compaoré de par ses actions. Je n'ai pas très bien perçu ses tournées pour s’expliquer au près des Koglwéogos qu’il a tenté d’institutionnaliser. Par ailleurs, il y a de ses déclarations qui ne vont pas dans le sens de restaurer une paix durable. Quant à ma personnalité positive, je retiens le secrétaire général de la CGT-B, Bassolma Bazié qui est toujours fidèle à l’esprit syndical dans le but de défendre les intérêts matériels et moraux des différentes corporations. Lorsque ces dernières ont des difficultés, il ne ménage aucun effort pour les soutenir. Il reste en plus la sentinelle des acquis de l’insurrection d’octobre 2014, puisqu’à chaque fois que les gouvernants en place essaient de poser des actes qui vont à l’encontre de l’esprit de l’insurrection, il fait des déclarations pour les rappeler à l’ordre. Je trouve qu’à tout moment, tout ce qu’il fait comme déclaration est pertinent et ça va dans le sens même de l’esprit de l’insurrection et il reste permanemment en veille pour défendre les intérêts du peuple burkinabè de façon générale».
Julienne Simporé/Sibidou, conseillère à la formation de la filière Développement et éducation des adultes (DEDA) : «La personne qui m’a beaucoup marqué durant l’année 2016 est le Premier ministre Paul Kaba Thiéba, de par ses actions, ses prises de positions, ses engagements pris. Honnêtement, je suis fière de lui par ce que je vois en lui une certaine sincérité dans les actes qu’il pose. Je l’encourage beaucoup et mon souhait est qu’il reste dans cette dynamique et que les engagements pris dans le cadre du PNDES soient concrets. Aussi, que cela se ressente dans le train de vie quotidien du Burkinabè lambda ».
Tibila Paul Tapsoba, Mécanicien : « Ma personnalité de l’année est le président Roch Marc Christian Kaboré. Pour moi, en une année de pouvoir, il a bien accompli sa mission de chef d’Etat. Le travail abattu en douze mois est très appréciable sur tous les plans ».
Anonyme : « Ce qui m’a le plus marqué dans l’année c’est la mort des 12 militaires. Parce qu’ils étaient vraiment très jeunes pour le poste qu’ils occupaient. Ce sont des gens avec une bonne formation qui devaient être à leur place. Et le gouvernement devrait leur faire confiance et leur donner de bons armes pour que si ce genre de situation arrive, qu’ils puissent se défendre ».