Le 24e forum des contrôleurs financiers a refermé ses portes, le jeudi 22 décembre 2016, à Ouagadougou, sous de fortes recommandations en vue de l’opérationnalisation du budget-programme, dès sa mise en œuvre.
Le 1er janvier 2017 marque le top de départ de la mise en œuvre du budget-programme au Burkina Faso. Du 20 au 22 décembre 2016, les contrôleurs financiers se sont réunis au cours de leur 24e forum pour s’approprier les nouveaux outils élaborés à cet effet. Sous le thème : «Adaptation du contrôle financier au cadre harmonisé des finances publiques : mécanismes et outils de mise en œuvre», la rencontre a servi de cadre de partage d’informations sur le plan de basculement «progressif» au budget-programme qui s’étend sur trois ans (2017, 2018 et 2019). Et c’est l’article 6 du décret N°2016-598/PRES/PM/MINEFID de juillet 2016, portant Règlement général sur la comptabilité publique (RGCP) qui précise les acteurs d’exécution du budget. Il s’agit notamment des ordonnateurs et des comptables. Pour réussir le passage au nouveau programme, les participants ont aussi pris langue avec les réflexions de la Direction générale de Contrôle des marchés publics et des engagements financiers (DG-CMEF) pour adapter le contrôle a priori et a posteriori à l’approche budget-programme. Le nouveau dispositif des marchés publics a également été passé au crible par les contrôleurs financiers. Son appropriation et sa mise en œuvre par les différents acteurs contribueront à améliorer la gestion de la commande publique avec plus de transparence et permettra une meilleure absorption des crédits budgétaires, et partant l’amélioration substantiel du taux d’exécution des projets et programmes nationaux de développement, livre le rapport de synthèse des travaux.
Un satisfecit général
Pour l’effectivité du budget-programme, les participants ont formulé des recommandations. Elles vont de la lutte contre la surfacturation des marchés publics, à la mise à la disposition de la DG-CMEF de moyens «conséquents» pour le renforcement «continu» de ses capacités humaines, matérielles et financières. La centaine de contrôleurs financiers se sont résolus à s’approprier ces outils et nouvelles modalités d’intervention pour réussir le pari de l’application du budget-programme à compter du jour de l’an 2017. Le directeur général de Contrôle des marchés publics et des engagements financiers (DG-CMEF), Dr Abraham Ky, s’est réjoui du «bon» déroulement des travaux qui ont permis de parvenir à des «résultats positifs». Il a invité les participants à «capitaliser les acquis dans la perspective des changements envisagés». Le conseiller technique de ministère en charge de l’économie, Moumouni Gnakambary, est convaincu que les contrôleurs financiers mettront à profit les enseignements reçus pour améliorer leurs rendements dans leurs postes de travail respectifs. «L’exercice de votre fonction requiert beaucoup de courage, d’abnégation et surtout un effort dans la maitrise des normes et méthodes de contrôle», les a-t-il conseillés. Compte tenu de l’importance du budget-programme et de l’impérative «nécessité» d’une gestion «rigoureuse» des finances publiques, M. Gnakambary a rassuré la DG-CMEF du soutien du gouvernement burkinabé. Les participants, à l’image du contrôleur financier du Centre hospitalier régional (CHR) de Dédougou, Elie Zongo, ont salué l’initiative de la DC-CMEF «riche en informations». Pour lui, cette session a permis de renforcer la capacité technique des agents sur les nouveaux textes dont la nouvelle loi des marchés publics, la loi organique de finance, le régime général de comptabilité publique. «Nous sommes pleinement outillés pour participer à la mise en œuvre du budget-programme. Pour ma part, je me sens renforcer», a confié M. Zongo. A l’en croire, ce 24e forum a été une aubaine pour lever les différents doutes sur la question, d’éclaircir certains points, et de comprendre de façon technique, l’agencement des situations.
Djakaridia SIRIBIE