La 10e édition du festival international Danse, l’Afrique danse !, piloté par l’Institut français, vient de s’achever à Ouagadougou. Impossible de ne pas y déceler l’empreinte de l’Hexagone sur la scène africaine.
L’image est forte, et un peu violente. En cette soirée brûlante du 28 novembre, les gradins de la cour de La Termitière sont presque pleins vingt minutes avant le spectacle. Les Ouagalais sont venus en masse – plus de 600 personnes – voir Kalakuta Republik, la nouvelle chorégraphie de leur compatriote Serge Aimé Coulibaly. Et soudain les VIP déboulent : journalistes, programmateurs, institutionnels… Un nuage blanc qui vient déloger certains spectateurs pour ravir les meilleures places au centre, devant la scène.
En quelques secondes, tout est dit. Danse, l’Afrique danse ! ce sont à la fois des moments magiques, comme ce spectacle de très haute tenue destiné à tourner dans les plus grandes salles de la planète, catapulté pour sa première dans ce quartier populaire de Samandin qui abritait, il n’y a pas si longtemps, prostitution et petite criminalité.
Et en même temps un événement en très grande partie conçu et financé par les institutions françaises, destiné à un public majoritairement occidental. Ce que certains voient comme un hold-up sur la création africaine, le chorégraphe et trublion nigérian Qudus Onikeku n’hésitant pas à rebaptiser l’événement « Danse l’Afrique pour la France ».
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