A trois jours de Noël, l'Assemblée nationale a clôturé sa deuxième session parlementaire, marquée par d'intenses travaux qui ont tenu les Burkinabè en haleine. L'occupant du perchoir, Salifou Diallo, a prononcé un discours où il a fait le bilan de ladite session et le tour de l'actualité nationale avant de terminer sur une note religieuse : "En ce temps d'agressions contre notre territoire, puisse la venue de l'enfant Jésus restaurer la paix et la concorde."
Enquêtes parlementaires (l’une sur le foncier et l'autre sur les mines), adoption de la loi de finances gestion 2017 ainsi que de la loi sur la commande publique et de la loi portant statut général des forces armées nationales, adoption de 22 résolutions, questions orales sans débats (23), questions suivies de débats (10)... La Représentation nationale a pleinement joué son rôle au cours de cette deuxième session qui a duré trois mois : consentir l'impôt, voter les lois et contrôler l'action gouvernementale. C'est donc le sentiment d'un devoir accompli qui anime les élus nationaux en cette fin d'année. Le Président de l'Assemblée Salifou Diallo, a, à l'occasion de cette clôture, fait un tour d'horizon de l'actualité nationale.
La plus récente est assurément l'attaque terroriste de Nassoumbou où 12 de nos soldats sont tombés et au sujet de laquelle il a martelé : « Je réaffirme du haut de cette tribune que le Burkina Faso ne cédera ni à la peur ni à l'intimidation. Bien au contraire, notre pays et ses forces armées n'assisteront pas d'une manière passive au massacre de leurs enfants. Que ceux-là qui nous attaquent se le tiennent pour dit : notre peuple et nos forces armées nationales apporteront en temps opportun une riposte cinglante à la hauteur de leur forfait. »
Piques aux syndicats
"L'exercice du droit de grève reste légitime et sacré dans un Etat de droit. Cependant, le recours abusif et systématique à la grève au mépris de certaines règles, dont le principe de la permanence du service public, qui requiert le service minimum, demande à être revu par toutes les parties", a-t-il relevé concernant le monde du travail. Il a salué le sens de responsabilité des syndicats qui mènent un combat légitime pour l'amélioration des conditions de vie et de travail de leurs membres tout en déplorant et condamnant "la récupération des luttes syndicales par des officines politiques et occultes".
Ovations nourries pour l'Exécutif
Il y a également le Plan national de développement économique et social (PNDES), dont l'accompagnement par les PTF a été promis à la conférence de Paris. Ce qui a valu à l'exécutif, représenté par le Premier ministre Paul Kaba Thiéba, des ovations nourries des élus. Les travaux de la commission constitutionnelle se poursuivent et le deuxième personnage de l'Etat garde l'espoir qu'elle "fera un travail consensuel qui s'affranchira de tout soupçon partisan. Il a cité à ce sujet Montesquieu : "L'amour de la démocratie est aussi celui de l'égalité". Après ces propos très politiques, l'occupant du perchoir a enfilé une tunique de pasteur pour prêcher la paix : "Dans trois jours nous fêterons la naissance du Christ. Je voudrais par conséquent, au nom de la représentation nationale souhaiter joyeux Noël aux Burkinabè. En ces temps d'agressions contre notre territoire, puisse la venue de l'enfant Jésus restaurer la paix et la concorde. Je voudrais emprunter les paroles bibliques, dans Luc, chapitre 2 verset 14, et dire avec lui, à l'occasion de Noël : Gloire à Dieu dans les cieux très hauts et paix sur la terre parmi les hommes qu'il agrée".
Notons que les bureaux du Parlement, des commissions et groupes parlementaires ont été renouvelés mercredi 21 décembre sans changements majeurs.
Abdou Karim Sawadogo