La nation burkinabè a inhumé, mardi 20 décembre 2016, les victimes de l’attentat terroriste perpétré sur le poste avancé de Nassoumbou dans le Nord. Le président du Faso et tout le peuple ont marqué leur consternation mais restent déterminés à trouver une réponse à la hauteur du mal subi.
Que de tristesse ! Le Maréchal des logis, Sévirin Bazié (né en 1987, incorporé en 2012), le caporal Yassine Napon (né en 1989, incorporé en 2009), les soldats de 1ère classe Ado Ouédraogo (né en 1986, incorporé en 2004, 3 enfants) et Hurbain Sanou (né en 1992, incorporé en 2012 dans le RSP, père d’un enfant), les soldats des 2è classe Prosper Yonli (né en 1992, incorporé en 2012 célibataire sans enfant), Daouda Toro (né en 1992, incorporé en 2012 célibataire), Gilles Ouédraogo (né en 1992, célibataire incorporé en 2012 dans le RSP), Innoussa Gouem (né en 1992 célibataire incorporé en 2012), Aziz Convolvo (né en 1992, 2 enfants, incorporé dans le RSP en 2012), Bassirou Badolo (né en 1994 célibataire incorporé en 2014), Hamadou Tamboura (né en 1992, célibataire incorporé en 2012) et Issaka Kaboré (né en 1992, célibataire incorporé en 2012), ne répondront plus jamais dans les rangs de l’armée burkinabè. Ils ne participeront plus jamais aux traditionnelles montées des couleurs, ils ne vont plus incliner avec fierté leur béret au macaron doré. Et cela parce qu’au cours de leur mission de protection et de défense du territoire, ils ont croisé le chemin de la grande faucheuse. Déployés au sein de groupements des forces antiterroristes, dans le cadre de la mission de surveillance et d’intervention, ces vaillants soldats en avaient pour quatre mois de service au Sahel. Mais malheureusement ils sont tombés dans l’exercice de leur fonction, les armes à la main.
La médaille militaire à titre posthume
A l’occasion de leur inhumation, la nation entière s’est inclinée devant leur mémoire et au nom de leur sens élevé du devoir républicain pour lequel ils ont été recrutés. L’ensemble des victimes ont reçu la médaille militaire à titre posthume comme reconnaissance de la nation. Les familles des victimes ainsi que les frères d’armes de ces soldats lâchement tués par des terroristes avaient encore le cœur meurtri lors de la levée de corps, suivie de l’inhumation au cimetière de Gounghin, le mardi 20 décembre 2016. Des pleurs, des sanglots et autres états émotionnels se lisaient çà et là. C’est dans cette atmosphère très pesante que la cérémonie s’est déroulée. Même les militaires et paramilitaires dont on croirait avoir le moral dur, capables de supporter des moments de consternation, certains ont fondu en larmes au moment de l’oraison funèbre qui a été suivie de exécution de l’hymne aux morts par la fanfare nationale. « Trop c’est trop », ne cessait de dire un soldat en demi-saison et visiblement démoralisé. De l’appréciation des différents chefs qui ont eu à les encadrer, tous "étaient disciplinés, compétents, assidus, courageux, physiques et aguerris au maniement des armes". Les aumôniers militaires (musulman, catholique et protestant) ont prié pour le repos éternel des âmes des disparus. Pour le ministre d’Etat en charge de la sécurité intérieure, Simon Compaoré, l’armée a fait de son mieux car les méthodes de déstabilisation des terroristes ne répondent à aucune logique martiale. Il a alors demandé aux populations à se joindre aux Forces de défense et de sécurité (FDS), par la collaboration, pour assurer une sécurité de la sûreté du pays. Le chef d’état-major général des armées, le général de brigade Pingrenoma Zagré, quant à lui, espère qu’avec le projet du G5 Sahel, des lois telles que autoriser la poursuite jusqu’au-delà des frontières permettront de juguler le phénomène. Egalement, le général espère que pour être plus opérationnel, un renseignement plus soutenu et de la logistique adaptée sont nécessaires.
Wanlé Gérard
COULIBALY